L’érotisme futuriste de Hajime Sorayama
L’illustrateur est le précurseur d’un hyperréalisme mêlant la sensualité à la technologie, qui met en scène des robots sexualisés.
“Sans titre” (2013), une des pièces commissionnées par George Lucas et publiée au sein du livre “STAR WARS ART: CONCEPT”, 2013 © Hajime Sorayama, Avec l'aimable autorisation de NANZUKA
La science-fiction japonaise regorge d’œuvres dans lesquelles les robots sont les protagonistes principaux, à commencer par les célèbres Astro Boy d’Osamu Tezuka, ou Tetsujin 28-go de Mitsuteru Yokoyama.
Cette fascination pour la technologie s’explique non seulement par son utilité, mais aussi par la beauté qu’elle dégage, comme le démontrent les œuvres de Hajime Sorayama.
De Star Wars à l’érotisme
Né en 1947 au Japon, l’artiste commence à travailler pour une agence de publicité avant de devenir illustrateur indépendant en 1972. Il se perfectionne jusqu’à trouver son style, qu’il exprime en 1978 lorsqu’il dessine pour la première fois un robot. Initialement, les compétences de Hajime Sorayama sont sollicitées pour dessiner un personnage inspiré de C-3PO de Star Wars, mais l’artiste veut s’éloigner du robot de George Lucas pour créer un genre nouveau qui va lui conférer une notoriété internationale, que l’on peut qualifier de cyber-érotisme.
Son premier livre, publié en 1983, est sobrement intitulé Sexy Robot. Il devient immédiatement célèbre avec ses œuvres novatrices mêlant pin-ups et science-fiction, et les musées du monde entier s’arrachent son travail. Ce succès lui permet de collaborer avec de grandes marques telles que Dior, Uniqlo, et même Sony pour qui il dessine AIBO, le chien robot sorti en 1999.
Beauté des corps et de la machine
L’œuvre de Sorayama repose sur la recherche de la beauté du corps humain et de la machine, avec des représentations de corps féminins basés sur les standards de la publicité où la sensualité se fond dans la froideur du métal. La plupart de ses œuvres hyperréalistes sont conçues à l’aérographe, qui permet à l’artiste de figurer des corps minutieusement détaillés, proches d’un aspect photographique. Ce style si particulier concilie la passion de l’illustrateur pour les androïdes avec un art rétro érotique, que l’on retrouve par exemple dans des représentations d’icônes culturelles comme Marilyn Monroe.
Les travaux de Hajime Sorayama ont une influence qui s’étend au-delà des frontières du Japon, et ont une résonance dans des domaines aussi variés que le cinéma et la mode. Son œuvre se retrouve dans les collections permanentes du MoMA et inspire de nombreux cinéastes ou mangaka imprégnés par l’imagerie subversive de Hajime Sorayama, à l’instar de Go Nagai avec ses Mazinger Angels, ou encore des studios Marvel avec Iron Man.
Le travail de Hajime Sorayama est à découvrir sur son site officiel et sur son compte Instagram.
“Sans titre” (1982), peinture originale utilisée pour la couverture du livre “Sexy Robot” publié en 1983 © Hajime Sorayama, Avec l'aimable autorisation de NANZUKA
Hajime Sorayama x Dior Homme Pre-Fall 2019 show, Tokyo © Hajime Sorayama, Avec l'aimable autorisation de NANZUKA
“Dessin conceptuel de AIBO” (1997), dessin original de AIBO © Hajime Sorayama, Avec l'aimable autorisation de NANZUKA
“AIBO” (1999) © Hajime Sorayama, Avec l'aimable autorisation de NANZUKA
“Sans titre” (2015), référence pour “Marilyn Monroe” © Hajime Sorayama, Avec l'aimable autorisation de NANZUKA
“Sans titre” (2017), “Mazinger Angel” © Hajime Sorayama, Avec l'aimable autorisation de NANZUKA
“Sans titre” (2012), “Iron Man” © Hajime Sorayama, Avec l'aimable autorisation de NANZUKA
“Sans titre” (2013), une des pièces commissionnées par George Lucas et publiée au sein du livre “STAR WARS ART: CONCEPT”, 2013 © Hajime Sorayama, Avec l'aimable autorisation de NANZUKA
“Sans titre” (2013), une des pièces commissionnées par George Lucas et publiée au sein du livre “STAR WARS ART: CONCEPT”, 2013 © Hajime Sorayama, Avec l'aimable autorisation de NANZUKA
“Sans titre” (2013), une des pièces commissionnées par George Lucas et publiée au sein du livre “STAR WARS ART: CONCEPT”, 2013 © Hajime Sorayama, Avec l'aimable autorisation de NANZUKA
“Sans titre” (2015), cette oeuvre a été produite en-dehors de celles commissionnées par George Lucas, pour la seule appréciation de l'artiste © Hajime Sorayama, Avec l'aimable autorisation de NANZUKA
LES PLUS POPULAIRES
-
“Les herbes sauvages”, célébrer la nature en cuisine
Dans ce livre, le chef étoilé Hisao Nakahigashi revient sur ses souvenirs d’enfance, ses réflexions sur l’art de la cuisine et ses recettes.
-
Shunga, un art érotique admiré puis prohibé
Éminemment inventives, se distinguant par une sexualité libérée, ces estampes de la période Edo saisissent des moments d'intimité sur le vif.
-
Le périple enneigé d’un enfant parti retrouver son père
Le film muet “Takara, la nuit où j'ai nagé” suit un jeune garçon sur la route, seul dans un monde d'adultes qu'il a du mal à appréhender.
-
L'homme qui construisait des maisons dans les arbres
Takashi Kobayashi conçoit des cabanes aux formes multiples adaptées à leur environnement et avec un impact limité sur la nature.
-
Les illustrations calligraphiques d'Iñigo Gutierrez
Inspiré du “shodo”, la calligraphie japonaise, l'artiste espagnol établi à Tokyo retranscrit une certaine nostalgie au travers de ses oeuvres.