L’érotisme jusqu’à la tortu(e)-re

Le travail photographique de Kurama repousse les limites, celles de la recherche de l’érotisme, en particulier dans “Kame san – Turtle.”

05.03.2021

TexteHenri Robert

Kurama, “Kame san – Turtle” © in)(between. gallery

Kurama est un artiste mystérieux, voire mystique. Peu de choses sont connues à son propos. Il est seulement écrit qu’il serait né dans les années 1960. Un mystère dont on sait toutefois qu’il consacre sa pratique à la photographie érotique, aux tabous, au bondage ou shibari, à une manière d’appréhender la vie et ses plaisirs. Le livre photo Kame san – Turtle (2018), publié par la galerie in)(between. offre une plongée dans son univers enivrant.

Les épreuves gélatino-argentiques prises à travers le monde entre 1995 et 2018 associent intimité et érotisme, avec des clichés ne comportant en apparence aucune dimension sensuelle ou sexuelle. Un travail riche, exposé dans de multiples pays, comme l’avance sa très laconique biographie : États-Unis, Argentine, Taïwan, France, Japon. Une œuvre pas seulement limitée à la photographie argentine, Kuruma ayant également exploité les formats de la sérigraphie et la lithographie.

 

Dépravé, complètement attaché

Pour lui, la photographie est définie par l’érotisme. Comme le relaie la galerie in)(between. qui diffuse son travail, Kurama explique: « comme un processus, il était presque naturellement simple de m’habituer à l’idée de regarder à travers un viseur chaque instant, même les non intimes, comme une photographie érotique… »

Avec Kurama, il n’y a rien à comprendre, pas de message. Pour lui, est défini comme érotique ce qui a trait à l’amour charnel, la sensualité et la sexualité, et stimule le désir amoureux et la libido. Pourquoi une tortue ne serait-elle pas érotique. ? Si cela met mal à l’aise, c’est qu’une partie du chemin a été faite, que l’on entre dans son univers. Les animaux, leur mort, leur représentation, peuvent éveiller ces sens, au même titre qu’un corps enlacé dans des cordes, que l’observation d’une personne ayant choisi de s’adonner à ce qu’elle considère comme un plaisir.

 

Perçu… dans le corps il porte une sentence, (un jugement, une punition, une condamnation) –––dépravé, complètement attaché …… un exploit audacieux –––l’accomplissement de pensées subreptices… vraisemblance d’être une ombre tactile de la lumière même le non–intime émule des nuances amoureuses… une archive (évidence –preuve) de ses actes clandestins… un fossile de lumière qui définit la photographie 

KURAMA — dans le texte accompagnant la publication.

 

Deux ans auparavant était publié l’ouvrage Elephant (2016), dont les contours et la démarche sont tout aussi mystérieux.

 

Kame san – Turtle (2018) de Kurama, un ouvrage publié par la galerie in)(between.

Kurama, “Kame san – Turtle” © in)(between. gallery

Kurama, “Kame san – Turtle” © in)(between. gallery

Kurama, “Kame san – Turtle” © in)(between. gallery

Kurama, “Kame san – Turtle” © in)(between. gallery

Kurama, “Kame san – Turtle” © in)(between. gallery

Kurama, “Kame san – Turtle” © in)(between. gallery