Les points rouges empreints de force vitale de Mio Yamato
Dans ses peintures, l’artiste s'inspire de la nature et s'implique physiquement pour faire d'un motif minimaliste un organisme vivant.

Mio Yamato
Une myriade de points rouges tapisse la toile, parfois jusqu’à occuper tout l’espace. C’est à travers cette répétition minimale, en apparence froide et mécanique, que l’univers organique de Mio Yamato déploie sa vitalité singulière, dans sa série emblématique RED DOT.
« J’ai commencé à peindre des points après avoir vu un pot de fleurs recouvert de mousse dans la serre à orchidées de ma mère », raconte l’artiste. « La mousse perçoit la température, l’humidité, et grandit naturellement vers l’endroit où elle peut survivre. À l’époque, j’étais moi-même dans une impasse, tant sur le plan personnel qu’artistique. Ce mouvement vital, cette forme droite et nécessaire que la mousse produit pour vivre, m’a profondément marquée. »
Sur son compte Instagram, on peut suivre les gestes minutieux de Mio Yamato : elle peint chaque point un à un, suivant une méthode rigoureuse. « Je commence par tracer une première ligne de points sur le bord de la toile, puis je poursuis en tenant compte des lignes précédentes, pour maintenir les proportions et les espaces. Mais après un certain stade, je me permets de relâcher les règles : parfois, une zone se densifie, les points s’étendent comme s’ils cherchaient leur propre voie. C’est un processus lent, un peu comme la croissance de la mousse, qui se développe vers l’endroit où elle “veut” – ou plutôt, où elle peut – vivre. »
En plus de RED DOT, l’artiste a développé d’autres séries intimement liées au souffle et au corps. Dans BREATH elle crée des cercles translucides en soufflant dans de la peinture rouge, comme pour former des bulles de savon. La série under my skin, elle, évoque l’activité des cellules sanguines dans le corps. Dans chacune, l’implication physique de l’artiste est essentielle. « Je suis toujours épuisée après une séance de travail… et j’ai très faim ! », confie-t-elle en riant. Ces œuvres, marquées par le rythme du souffle, par la répétition du geste, semblent effectivement chargées de l’énergie brute du vivant.
Plus d’informations sur Mio Yamato sur le site internet de l’artiste.
Mio Yamato
Née en 1990 dans la préfecture de Shiga, Mio Yamato est diplômée de l’université des arts de Kyoto, où elle a achevé son cursus en 2015. Son travail a récemment été présenté lors d’une exposition personnelle à Gallery THEO à Séoul, du 14 février au 22 mars 2025. En octobre, l’artiste publiera un premier ouvrage monographique, accompagné d’une exposition rétrospective.

“RED DOT (BIO)”, œuvre installée à l’entrée de l’hôtel Anteroom à Naha, s’inspire aussi des “utaki”, lieux sacrés d’Okinawa.

“BREATH 10”, 2022 – Acrylique sur toile, 130,3 × 194 cm.

L’artiste en train de souffler la peinture pour créer ses cercles rouges, à la manière de bulles de savon.
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