Makoto Egashira ou l’art de sublimer des couvertures à travers la sculpture
Savoureux mélange entre nostalgie, kitch, abondance et exubérance, on a échangé avec l’artiste japonais Makoto Egashira, découvert sur Instagram. L’occasion de découvrir comment la sculpture peut redonner vie à des objets du quotidien, à savoir ici : des vieilles couvertures.
Après des études passées au sein de l’université des Beaux-Arts de Tama à Tokyo, Makoto Egashira s’installe dans la capitale afin de tenter sa chance dans le secteur de l’art. Aujourd’hui âgé de 33 ans seulement, il ne cesse de surprendre avec ses créations surchargées et florales, plus détonnantes les unes que les autres. Sculpteur de formation, Makoto a pour le moment centré ses créations autour des motifs de couvre-lits.
“L’idée est venue assez instinctivement. J’ai toujours vu chez mes parents, grands-parents et amis ces grosses couvertures ornées de roses. Je pense d’ailleurs qu’elles rappellent de nombreux souvenirs d’enfance à la plupart des Japonais. En grandissant, j’ai comme redécouvert ces motifs. Je les trouvais trop imposants et trop chargés, cela me déplaisait et m’intriguait à la fois. C’est à partir de là que j’ai eu l’idée de travailler à partir de ces fleurs”.
Avant chaque sculpture, Makoto se perd dans les rues tokyoïtes, observe ses innombrables passants et flâne dans les boutiques vintages dans l’espoir de tomber sur de vieux jouets d’enfants. Le travail et l’univers du mangaka Shigeru Mizuki, quant à lui, nourrit continuellement son travail, nous confie-t-il. Le résultat, ce sont des oeuvres hybrides qui mêlent style rococo aux couleurs usées et motifs kitchs. Des pièces originales, inspirées des ruelles de Tokyo et de l’âme de ses habitants, qui fusionnent subtilement passé et contemporanéité.
Si Makoto n’a pas pour habitude de collaborer avec d’autres artistes, il a récemment travaillé aux côtés de la styliste Nao Koyabu pour un superbe édito paru sur la version japonaise du magazine ID. En attendant, les seules personnes avec qui il a l’habitude de travailler sont celles liées aux manufactures de literies japonaises, ajoute-t-il. Seulement, si ses sculptures sont constamment revisitées, il souhaite aujourd’hui s’aventurer vers de nouveaux horizons.
“Si le Japon est l’une de mes sources d’inspiration principales, je ressens aujourd’hui le besoin de voyager pour découvrir de nouveaux pays, échanger avec leurs habitants et en apprendre plus sur leurs cultures respectives . J’ai envie de me mettre à l’épreuve en créant des oeuvres d’art différentes. C’est pour ça que je compte prochainement m’installer à l’étranger, mais je ne sais pas encore où exactement. Une fois installé, je choisirai alors un nouveau motif propre au pays et je travaillerai à partir de ce nouveau design. Mais ,bien évidemment, ces plaids japonais resteront au cœur de mon processus créatif “.
Depuis 2015, le sculpteur japonais enchaîne les expositions un peu partout au Japon. À l’heure actuelle, on peut découvrir son travail au festival “Rokko meets art” à Kobe, ainsi que dans la boutique “Isetan”, dans le quartier de Shinjuku, à Tokyo. Enfin, on retrouvera très prochainement ses créations dans la boutique “Nishikawa”, spécialisée dans la productions de couvertures et de futons, installée à Kyoto.
Photo provided by Taro Okamoto Museum of Art, Kawasaki
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