Minoru Nomata, peintre de l’au-delà

Les architectures imaginaires et les étranges paysages vides de Minoru Nomata produisent des peintures à la fois mystérieuses et familières.

16.09.2020

“Ascending Descending 3”, 2018, acrylic on canvas, courtesy the artist

Minoru Nomata a débuté sa carrière d’artiste à Tokyo dans les années 1980, après avoir été diplômé du Design Department de la Tokyo University of the Arts. Sa première exposition personnelle a été organisée en 1986. Le style de ses peintures est immédiatement reconnaissable : elles sont faites d’architectures mystiques et d’improbables objets.

Son œuvre Listen to the Tales (2013) présente un Tokyo post-apocalyptique. Elle est une référence directe à l’œuvre de l’artiste du XVIIIème siècle, Giovanni Battista Piranesi, connu pour ses gravures de Rome et sa manière de représenter les ruines. L’œuvre évoque ainsi celle de Piranesi, Ancient Intersection of the Via Appia and the Via Ardeatina (1756), une eau-forte sur laquelle est représenté le croisement de deux rues et un bas-relief de Romulus et Remus. La peinture de Minoru Nomata présente cependant des chiens Akita à la place des figures mythologiques romaines.

 

Des dirigeables et des ballons

Le travail de Minoru Nomata semble à la fois ancien et futuriste, avec des édifices oniriques complexes qui surgissent du paysage. Ses travaux plus récents, comme la série Ascending Descending (2018), prennent une forme plus abstraite. Ces peintures présentent de grandes sphères au milieu d’un ciel nuageux, rappelant des dirigeables, des ballons ou des montgolfières. Les œuvres sont décrites par sa galerie comme « le signal de la naissance des choses, semblable au Ki ou à l’énergie de l’air. » Ces formes plus organiques dégagent néanmoins la même énergie inquiétante que ses villes vides, dépourvues de vie humaine, mais imprégnées d’une étrange familiarité.

Tel Maurits Cornelis Escher ou les surréalistes européens du début du XXème siècle, le travail de Minoru Nomata fait appel à notre désir d’interroger la dimension absurde de notre environnement et à des infrastructures imaginaires.

 

La série Listen to the Tales (2013), de Minoru Nomata est à découvrir sur son site.

“Eastbound-25”, 1999, acrylic on canvas, courtesy the artist

“Listen to the Tales”, 2013, acrylic on canvas, courtesy the artist

“Bubble Flowers”, 2013, acrylic on canvas, courtesy the artist

“Eastbound 8”, 1999, acrylic on canvas, courtesy the artist

“Eastbound 5”, 1999, acrylic on canvas, courtesy the artist