Tokyo psychédélique, par Jean-Vincent Simonet
Le photographe suisse a développé dans sa série “In Bloom” une technique qui retranscrit la dimension psychédélique de la capitale japonaise.

© Jean-Vincent Simonet
Lumières des enseignes, smartphones des passants, panneaux publicitaires… Vue de près comme de loin, à la nuit tombée, Tokyo ressemble à un agrégat de flux lumineux. En mouvement perpétuel, elle ne s’éteint jamais – même pour un instant. C’est ce souffle et cette énergie qui ont guidé le travail du photographe Jean-Vincent Simonet. Une question guide son projet In Bloom : comment figer en images ce mouvement sans qu’il perde, par nature, son intérêt ?
Des images presque « liquides »
Lors d’un premier voyage à Tokyo, insatisfait par ses photographies de paysages, le photographe a fini par ramener du Japon des images distordues, presque « liquides ». Pour ce faire, il a imprimé ses clichés sur du papier recouvert d’une pellicule de plastique, pour que l’encre ne puisse pas totalement s’y imprégner et sécher. Après quelques jours, il a fait subir à son œuvre une nouvelle épreuve, l’immergeant dans un mélange d’eau et de produits chimiques pour «diluer à nouveau l’encre et faire ressortir certaines couleurs », comme souligne le British Journal of Photography. Lors d’un second voyage, en 2017, il a perfectionné sa technique dans les rues de Tokyo.
Le nom du projet (« in bloom » signifie « en fleur », en anglais) est à la fois une référence à l’état de renaissance perpétuelle de Tokyo, un clin d’œil au respect des Japonais pour la nature et un hommage aux nombreuses compositions florales qui constellent les devantures des boutiques de la capitale. Le travail du photographe est à découvrir dans un livre de 132 pages, disponible chez Self Publish, Be Happy.
In Bloom (2018), un livre de photographies par Jean-Vincent Simonet, édité par Self Publish, Be Happy.

© Jean-Vincent Simonet

© Jean-Vincent Simonet

© Jean-Vincent Simonet

© Jean-Vincent Simonet

© Jean-Vincent Simonet
LES PLUS POPULAIRES
-
Namio Harukawa, maître du dessin SM
“Garden of Domina” offre une plongée dans l’univers d'une icône de l'“oshiri”, dont l’œuvre a aujourd’hui atteint le monde entier.
-
Sota Atsumi, un chef nature
Dans son restaurant Maison, ouvert en septembre 2019, il propose une cuisine gastronomique où l'attention se focalise sur les produits frais.
-
“Kwaidan”, des histoires de fantômes portées au grand écran
Ce film de Masaki Kobayashi s'appuie sur les récits de Lafcadio Hearn pour pénétrer le folklore entourant les fantômes.
-
Gashadokuro, la légende du squelette affamé
Cette créature mythique assoiffée de sang et de vengeance alimente depuis des siècles la culture populaire japonaise.
-
Eikoh Hosoe, l'un des maîtres de la photographie japonaise
En représentant le corps nu sans tabou, il a développé un art mi-érotique mi-macabre et a créé son propre langage visuel.