Les distorsions numériques de Yoshi Sodeoka
Entretien avec un artiste dont les oeuvres informatiques font une large place à l'abstraction et au surréalisme.

© Yoshi Sodeoka
Les plus grandes marques mais aussi des artistes musicaux tels que Tame Impala ou Beck s’arrachent son travail. Les oeuvres digitales de Yoshi Sodeoka font partie des collections permanentes du Museum of the Moving Image de New York ainsi que du Musée d’art moderne de San Francisco.
Ce Japonais basé à New York possède un univers reconnaissable au premier coup d’oeil : une affection pour la mouvance du glitch et ses images abstraites ou totalement surréalistes. Son style néo-psychédélique s’amuse avec les images en les contorsionnant et en les affublant d’une esthétique lo-fi. Pen s’est donc entretenu avec Yoshi Sodeoka, perçu comme l’un des artistes phares de l’art digital.
Comment avez-vous découvert que l’art pouvait être réalisé à l’aide d’ordinateurs ?
Je ne sais pas vraiment s’il y a eu un moment précis. Je m’exerçais aux dessins et à l’animation sur ordinateur sans vraiment me demander si ce que je faisais était de l’art ou non. Je pense donc que mon art digital a été un cheminement naturel.
Justement, pourquoi avez-vous décidé de créer des oeuvres d’art numériques en donnant la part belle aux distorsions ?
J’ai toujours été attiré par les bugs et je me sentirais vraiment mal à l’aise à l’idée de créer des oeuvres d’art qui sembleraient parfaites. Il y a quelque chose de tout bonnement fascinant dans les erreurs.
Pensez-vous promouvoir une certaine beauté de l’imperfection et des erreurs à travers l’art du glitch, à l’encontre de la haute définition des images d’aujourd’hui ?
Oui je le pense, mais je ne décrirais pas mon art comme glitch à proprement parler. Je vois juste des couleurs et des formes intéressantes dans l’apparence d’erreurs numériques, que j’incorpore simplement à mes oeuvres d’art. Il n’y a aucun motif philosophique ou politique derrière chaque création.
Décririez-vous plutôt votre travail comme psychédélique ?
Personnellement, je n’emploierais pas ce terme mais beaucoup d’autres médias et personnes affublent le mot “psychédélique” à mon art et je n’en éprouve pas le moindre problème.
Où puisez-vous vos sources d’inspiration ?
Dans presque tout ce que je vois, la nature, la musique, les livres, la société moderne.
Le travail de Yoshi Sodeoka est à retrouver sur son site internet.

© Yoshi Sodeoka

© Yoshi Sodeoka

© Yoshi Sodeoka

© Yoshi Sodeoka
LES PLUS POPULAIRES
-
« C’est un plaisir sincère que mes objets soient reconnus comme appartenant au cercle du Mingei »
Les couverts de laiton soigneusement façonnés par Ruka Kikuchi dans son atelier de Setouchi sont appréciés dans tout le Japon et ailleurs.
-
« Le Mingei reste toujours insaisissable, cent ans après sa naissance »
Sō Sakamoto est un potier d’Onta-yaki, une forme de céramique datant du XVIIIe siècle mise en avant par Sōetsu Yanagi, fondateur du Mingei.
-
« On dit souvent qu’il faut apprendre de ses échecs… mais est-ce vraiment si simple ? »
Dans “Guide de survie en société d'un anti-conformiste”, l'auteur Satoshi Ogawa partage ses stratégies pour affronter le quotidien.
-
Du Japon vers le monde, des photographes appelés à s’imposer à l’international
Le T3 PHOTO FESTIVAL 2025 expose cinq photographes japonais émergents et confirmés, afin de soutenir leur rayonnement à l’étranger.
-
“Le Japon interdit”, l'oeil d’Irina Ionesco
Dans cet ouvrage, la photographe va au plus près des corps, révélant ceux, tatoués, de “yakuza” ou celui, érotisé, d'une artiste underground.



