Au Japon, les Millennials se mettent au maquillage d’occasion

06.12.2019

WordsManon Baeza

Si depuis quelques années la mode met en avant une certaine conscience écologique, qui aurait pu imaginer, après l’émergence de la vente des vêtements et accessoires de seconde-main, que l’industrie de la beauté allait suivre le même modèle économique ? Effectivement, il semblerait que le secteur du cosmétique ouvre les portes d’une nouvelle ère au Japon, celle où l’on privilégierait l’achat de produits déjà utilisés.

Réputé pour ses marques de beauté qui allient science et nature à l’instar de Shiseido, SK-II ou encore Shu Uemura, le Japon est aujourd’hui considéré comme l’un des pays les plus développés dans le secteur du cosmétique. Avec l’arrivée des réseaux sociaux et l’avènement de la mise en scène de soi-même, les Occidentales ont pu découvrir à travers de nombreuses vidéos-tutos la routine beauté de leurs consœurs nippones. Et découvrir que ces dernières privilégient la qualité des produits, pour un coût non négligeable.

Et ce, notamment pour les Millennials. Lindsay Azpitarte, directrice marketing EMEA chez Shiseido confiait récemment à Fashionnetwork : “les Millennials sont clairement devenus un sujet prioritaire au niveau mondial pour la marque”. C’est cette même génération ultra-connectée qui contribue fortement à la mutation du secteur du maquillage. Et la dernière tendance majeure de celui-ci est à la réutilisation des produits.

Effectivement, si les Japonaises sont réputées pour leur coquetterie, il semblerait que Marie Kondo ait vivement inspiré les consommatrices lorsqu’elle proclamait : “se débarrasser de ses possessions est une vertu”. Ainsi, dernièrement, on note l’essor grandissant du site Mercari, spécialisé dans la revente de produits cosmétiques de seconde-main. Une nouvelle tendance qui prône une consommation plus responsable certes, seulement, d’un point de vue hygiénique, qu’en est-il ?

Selon Businessoffashion, même dans les plus grands magasins, l’hygiène des produits de beauté laisse toujours à désirer, et ce, peu importe les marques. De ce fait, si le maquillage revendu n’a pas dépassé sa date d’expiration, la réutilisation n’augmente aucunement les risques d’allergies cutanées ou autre. Cette nouvelle pratique est particulièrement populaire auprès des Youtubeurs et Instagrameurs beauté, souligne le magazine. Elle serait également une solution idéale pour les influenceurs makeup qui souhaitent se débarrasser facilement du trop-plein des produits envoyés par les marques.

Si les marques souhaitent continuer à séduire les Millennials, il serait donc dans leur intérêt de repenser leur politique de prix. Shiseido a d’ores et déjà repensé sa stratégie en lançant “Recipist” en 2017, leur nouvelle ligne à petit prix destinée aux Millennials et uniquement vendue sur leur site internet. La preuve que l’essor de cette consommation de seconde-main commence déjà à ébranler les marques.

Nellie Parney Carter Collection—Bequest of Nellie Parney Carter