Des contes de fées sur papier crépon
Ces récits traditionnels pour enfants ont été édités à destination notamment du public occidental entre 1885 et 1922.
© Public Domain
Lorsque Takejiro Hasegawa s’est lancé dans la publication de contes pour enfants par l’intermédiaire de sa maison d’édition Kobunsha, son ambition était double : d’une part permettre aux jeunes occidentaux, notamment ceux expatriés au Japon, de pouvoir découvrir dans leur langue des contes traditionnels nippons, souvent issus du folklore ou de la tradition bouddhiste. Et d’autre part, de mettre en valeur les illustrations d’artistes japonais de la fin du XIXème et du début du XXème siècle.
Les vingt volumes, publiés entre 1885 et 1922 sont ainsi nés sous la plume d’un trio issu de la communauté missionnaire de Tokyo : David Thomson, une des figures de la traduction de la Bible en japonais, Basil H. Chamberlin, un japonologue auteur de livres de voyage et d’ethnographies, et Kate James, autrice écossaise. À l’illustration, Takejiro Hasegawa arrive à rassembler de célèbres artistes de gravures sur bois de style ukiyo-e tels que Eitaku Kobayashi, Kason Suzuki ou encore Yoshu Chikanobu.
Un essor dû au japonisme
Ces contes nippons, qui racontent les aventures de chats fantômes (Schippeitaro), d’araignées gobelins (The Goblin Spider) ou encore d’un petit garçon tout droit sorti d’une pêche (Momotaro or Little Peachling), arrivent ainsi sous les yeux de jeunes lecteurs français, anglais, espagnols, néerlandais ou russes. Mais très vite, les volumes quittent les mains des enfants pour fasciner également les lecteurs plus âgés qui commencent à collectionner, au début de l’essor du japonisme, ces ouvrages élevés au rang d’œuvre d’art. Avec une spécificité qui leur est propre : ils sont non pas issus du procédé de la gravure sur bois comme cela était le cas pour les estampes mais sont fabriqués à partir de papier crépon, le chirimen-e, un support par ailleurs fortement apprécié des artistes français comme Van Gogh ou Matisse.
Japanese Fairy Tales (1885-1922), une série de contes illustrés par Takejiro Hasegawa et écrits par David Thompson, Basil H. Chamberlin et Kate James à retrouver dans la collection de la bibliothèque publique de New York.
© Public Domain
© Public Domain
© Public Domain
© Public Domain
© Public Domain
© Public Domain
© Public Domain
LES PLUS POPULAIRES
-
Exploration de l'intime dans “The Sound of Water” à visionner en ligne
Ce film de J.B. Braud met à nu les émotions les plus profondes, à travers le prisme de la trahison, de la fuite et de la rédemption.
-
AD CULTUREUn nouveau voyage à Hyogo en immersion dans la littérature et la cuisine occidentale
Kinosaki Onsen a beaucoup inspiré les écrivains, alors que les anciens restaurants occidentaux de Kobe évoquent des saveurs du passé.
-
Akira Kurosawa, derrière le réalisateur, le peintre
Celui qui est considéré comme un des plus grands cinéastes japonais du XXème siècle était aussi un dessinateur marqué par l’expressionnisme.
-
Les visions grotesques du bouddhisme de Shintaro Kago
Dans la série “Mandalism”, cet artiste renommé d'“ero-guro” livre une interprétation viscérale et répugnante de motifs bouddhiques.
-
Namio Harukawa, maître du dessin SM
“Garden of Domina” offre une plongée dans l’univers d'une icône de l'“oshiri”, dont l’œuvre a aujourd’hui atteint le monde entier.