“Japanoise – Extrémismes & entropie”, le son du bruit

Jeremy Corral documente dans son ouvrage l’histoire de ce mouvement musical qui a influencé les scènes underground du monde entier.

19.08.2022

TexteClémence Leleu

© les presses du réel

Les avant-gardes et la contre-culture nippones ont été marquée par l’émergence, dans les années 1970, d’un mouvement musical singulier, le Japanoise. Jeremy Corral, spécialiste des cultures alternatives et des musiques expérimentales, entreprend d’en faire une présentation méticuleuse dans son livre Japanoise – Extrémismes & entropie paru en 2019.

Dans cet ouvrage — fort d’entretiens, de critiques, de photographies, d’affiches et même de comptes rendus de concert — Jeremy Corral pose dans un premier temps les bases du mouvement, avec une analyse de l’évolution de la notion de bruit en musique, qui apparaît dans l’archipel à la fin des années 1970. S’ensuit un développement sur le Japanoise (dit Japanoizu en japonais), acronyme de « Japan » et « noise », dont le terme éclot en 1990. L’auteur en détaille la genèse, les spécificités mais aussi les influences, en évoquant les points communs et d’achoppement entre le Japanoise et d’autres courants alternatifs comme le rock électronique progressif, le jazz fusion ou encore le punk. 

 

Un genre sans frontières

Dans une autre section, Jeremy Corral met en lumière dix groupes marquants du Japanoise comme C.C.C.C, MSBR, Masonna ou encore Marbow, le projet d’Akita Masami. De quoi faire découvrir aux néophytes les piliers mais aussi la nouvelle scène de ce courant musical nippon.

Au fil de son récit, Jeremy Corral ne restreint pourtant pas le Japanoise aux frontières de l’archipel. S’il dispose de ses propres spécificités, ce style est au point de jonction entre l’identité japonaise et un courant musical mondial aux influences aussi diverses que le compositeur John Cage ou le mouvement Fluxus.  

 

Japanoise – Extrémismes & entropie (2019), un ouvrage de Jeremy Corral publié aux éditions les presses du réel.