Sekigahara, bataille fondatrice de l’histoire japonaise

Julien Peltier analyse dans “Sekigahara — La plus grande bataille de samouraïs”, ce combat qui marque le déclin des seigneurs de guerre.

30.08.2021

TexteClémence Leleu

© Éditions Passé / Composé

« Afin de parvenir à engranger les dividendes de la paix, il aura fallu tout risquer une ultime fois sur le tapis vert des rizières de Sekigahara, mince vallée sise en plein coeur de l’archipel, à la croisée des axes stratégiques reliant Kyoto, antique capitale impériale, à une plaine de Kanto devenue la plus vaste mégalopole au monde, rassemblant 43 millions d’hommes ». Julien Peltier, historien spécialiste du Japon médiéval, pose le décor. Dans l’ouvrage Sekigahara — La plus grande bataille de samouraïs, il dissèque une des batailles les plus emblématiques du Japon féodal. 

Au combat, deux clans rivaux : les troupes de Ieyasu Tokugawa et celles de Mitsunari Ishida. 170 000 combattants rassemblés en cet automne 1600, dont 30 000 perdront la vie. Pour tenter de comprendre les ressorts et les enjeux de cette bataille, Julien Peltier découpe son récit en trois parties. La première, qui permet de tirer le fil de l’histoire, de saisir le contexte, de découvrir les forces et faiblesses de chacun des clans. La deuxième plonge le lecteur au cœur de la bataille, quand la troisième en analyse les conséquences au long cours. 

 

Le début d’une nouvelle ère

Après cette bataille, dont Ieyasu Tokugawa sort vainqueur, s’ouvre l’époque Edo durant jusqu’à la restauration de Meiji en 1812 qui signe la lente érosion des puissants samouraïs. « Charnière de deux siècles que tout oppose, Sekigahara bruit également du chant du cygne qu’entonnent malgré eux les guerriers de jadis. Car rien ne sera plus jamais comme avant. Le temps des seigneurs de guerre et des citadelles est révolu, tandis que débute à peine celui des marchands, qui feront bientôt prospérer de prometteurs centres urbains, mais aussi des maîtres de l’estampe, qui seront parmi les principaux bénéficiaires de l’essor d’une bourgeoisie citadine nouvelle », peut-on lire dans l’ouvrage. 

Sekigahara — La plus grande bataille de samouraïs est un récit dense mais abordable, qui donne une nouvelle dimension historique à un combat qui avait déjà été narré par Ryotaro Shiba dans son roman Sekigahara en 1966. Roman adapté au cinéma en 2017 par le réalisateur Masato Harada.

 

Sekigahara — La plus grande bataille de samouraïs (2020), un ouvrage de Julien Peltier publié aux éditions Passés / Composés.