“Instantanés d’Ambre” de Yoko Ogawa, roman onirique et puissant
Ce huis clos met en scène une mère qui enferme ses trois enfants pour les protéger du danger, dans une ambiance lugubre mais pleine d'espoir.
© Ulf Andersen
Quand Yoko Ogawa se rend en France pour promouvoir la sortie de son roman, Instantanés d’Ambre, l’écrivaine apporte dans ses bagages son propre thé vert. Dans la vraie vie comme dans ses livres, Yoko Ogawa ne laisse rien au hasard.
Acuité des sons
Le roman — l’histoire d’une mère peu bavarde qui protège ses enfants en les isolant dans une villa entourée de hauts murs — baigne dans une ambiance entre la vie et la mort, lugubre mais lumineuse. La mère va jusqu’à demander à ses enfants de se choisir un nouveau prénom (ils s’appelleront désormais Agate, Ambre et Opale), croyant les protéger d’un danger qui menace leur vie.
Cet univers riche et subtil donne une présence sensible aux sons, aux murmures mais aussi aux silences. La romancière s’affirme, une fois de plus, comme l’une des figures majeures de la littérature japonaise.
Instantanés d’Ambre (2018), un roman de Yoko Ogawa publié aux éditions Actes Sud.
© Actes Sud
LES PLUS POPULAIRES
-
Les sculptures en papier monumentales et poétiques de Nahoko Kojima
L'artiste réinvente le “kirigami”, l'art de la découpe sur papier, dans ses oeuvres colossales desquelles émane une fragilité captivante.
-
La tradition des œufs noirs du volcan de Hakone
Dans la vallée volcanique de Owakudani, de curieux œufs noirs aux vertus bienfaisantes sont cuits dans les eaux sulfuriques.
-
Casa Wabi, une fondation d’art engagée et un pont entre le Japon et le Mexique
Imaginée par un artiste mexicain et conçue par l'architecte japonaise Tadao Ando, elle veille à inclure la communauté locale dans ses projets.
-
“Buto”, la danse des ténèbres révolutionnaire
Né dans un contexte d’après-guerre rythmé par des mouvements contestataires, cet art subversif rejette les codes artistiques traditionnels.
-
Quand le piège de l’adolescence se referme sur les jeunes filles
Les toiles de l’artiste Kazuhiro Hori dépeignent un univers sucré, onirique mais perverti par les représentations de la société japonaise.