La petite voiture japonaise qui a conquis la Grande-Bretagne
Surnommée “The Fig” par ses détenteurs, ce coupé quatre places qui n'a été produit qu'en 1991 a acquis un statut culte en Grande Bretagne.
© Capri23auto
Comme le note le New York Times, qui lui accorde un long article, la Figaro est moins un objet fonctionnel qu’un objet de dévotion. Peut-être est-ce parce que son design semble dessiner un sourire sur son capot que les gens se comportent comme si cette voiture était humaine, en lui donnant des petits surnoms tels que “Ms. Figgy” ou “Lady Grey”. Les amateurs en détiennent d’ailleurs souvent plus d’une.
En Grande-Bretagne, on l’aime pour sa personnalité et son excentricité. Couleurs pastels (très exactement Mist Topaz, Emerald Green, Pale Aqua et Lapis Grey, chacune de ces couleurs faisant référence à une saison de l’année), habitacle blanc, cette citadine aux courbes arrondies a une taille miniature. Elle est à la fois élégante et sympathique et est dotée d’un grand toit ouvrant qui se rétracte dans son intégralité.
Un succès en dehors de l’archipel
Malgré ses airs de jouet, elle offre tout le confort moderne (du moins pour le début des années 1990) : lecteur CD-K7, sièges en cuir, vitres électriques, direction assistée, accessoires chromés… L’espace n’est pas grand à l’arrière mais suffisamment pour ne pas en souffrir.
Le manuel d’utilisation n’existe qu’en japonais… Il faut dire que personne, chez Nissan, ne lui avait prédit un tel succès. En 1988, la Nissan Figaro est conçue pour être produite à 8000 exemplaires, pas un de plus, et est destinée à un public exclusivement japonais. Vite adoptée par des célébrités (Eric Clapton, entre autres, en aurait ramené une du Japon), 12 000 sont ajoutées et attribuées par tirage au sort, tant la demande dépasse l’offre.
La précurseure du “néo-rétro”
Le New York Times explique le succès de cette voiture par une analyse économique, faisant état du peu de voitures excentriques disponibles en Grande-Bretagne, laissant la place à l’importation de produits. Si elle a séduit le public britannique, c’est peut-être aussi pour quelque chose de très pragmatique : le volant de la Figaro se trouve à droite de l’habitacle, comme sur les voitures anglaises. Elle y est aussi plus simple – et donc moins chère – à homologuer.
Au début des années 1990, au-delà de la Figaro, le constructeur japonais a également lancé la BE-1, la Pao et la S-Cargo. À l’époque, la “Fig” devient le précurseur du mouvement “néo-rétro” qui verra fleurir, quelques années plus tard, de nombreuses rééditions de modèles anciens (la Mini, la Fiat 500, etc.). Et si on ne l’a pas vue aux États-Unis, c’est qu’elle y a été interdite jusqu’en 2016 pour cause de régulations de sécurité et d’émissions de gaz.
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