Shoko Hashimoto, témoin des dernières “goze”

Le photographe a documenté le périple de ces femmes aveugles musiciennes à travers le Japon dans de nombreux reportages compilés en un livre.

07.12.2020

TexteHenri Robert

“Goze” - Shoko Hashimoto

En 2005, Haru Kobayashi décédait à l’âge de 105 ans. Elle était la dernière goze célèbre, ces femmes aveugles qui pour la plupart travaillaient comme musiciennes dans les zones rurales du Japon. Ces femmes, dont l’activité commença à cesser dans les années 1970, ont fait l’objet de reportages de Shoko Hashimoto, publiés dans Asahi Graph, un hebdomadaire spécialisé dans la photographie actif entre 1923 et 2000. Ces documentaires sont réunis et traduits en anglais dans Shoko Hashimoto: Goze Asahigraph Reprint (2019).

Né en 1939 à Ishinomaki, Shoko Hashimoto a suivi différents groupes de goze avec son appareil photo à travers les saisons, avant que l’industrialisation et l’exode rural ne les mènent à la disparition.

 

Le nomadisme pour survivre

Entre 1970 et 1974, Shoko Hashimoto prend la route avec ces femmes, afin de partager et enregistrer leur vie de nomade, perpétuant une tradition vieille de plus de quatre siècles. Les articles reproduits montrent des femmes en souffrance qui, guidées par une femme voyante, faisaient étape dans des villages, où elles chantaient et jouaient du shamisen, un instrument de musique traditionnel à cordes pincées. En échange de leur performance, les villageois versaient aux goze du riz et de l’argent.

L’histoire des goze est par ailleurs à découvrir au cinéma dans le film La Ballade de Tsugaru de Koichi Saito, sorti en 1973.

 

Shoko Hashimoto : Goze Asahigraph Reprint (2019), un livre de photographies édité par la Zen Foto Gallery.

“Goze” - Shoko Hashimoto

“Goze” - Shoko Hashimoto

“Goze” - Shoko Hashimoto

“Goze” - Shoko Hashimoto