Une plongée photographique dans le Tokyo des années 1970
©Greg Girard
Si Tokyo est la cible des touristes désireux d’essayer de capturer la bouillonnante métropole japonaise, le photographe Greg Girard a lui aussi photographié la capitale mais lors des années 1970, lorsque Tokyo était encore peu arpentée par les voyageurs étrangers et demeurait une ville lointaine et mystérieuse. Greg Girard, photographe canadien connu pour ses explorations de villes asiatiques telles que Hong Kong ou Shanghai, a en effet vécu dans le Tokyo des années 1970 en y travaillant comme professeur d’anglais.
“Mis à part le travail honorable de photographes japonais, il n’y avait tout simplement pas beaucoup d’informations visuelles sur ce quoi à ressemblait Tokyo”, explique Girard au site My Modern Met. “Le Tokyo que j’ai connu ne correspondait, à l’époque, à rien de ce que j’avais déjà vu. Donc je suppose que j’ai été tenté de découvrir par moi-même la ville et d’y faire des photos pour montrer à quoi elle ressemblait et ce que je ressentais en l’arpentant”, indique le photographe au même site. Cette découverte éblouissante de Tokyo pour l’homme d’une vingtaine d’années qu’il était, est en premier lieu le fruit d’une rencontre avec un voyageur australien lui ayant dépeint la capitale d’une manière jusqu’alors inattendue. “Il m’a décrit le comportement des chefs de train lors de l’arrivée et du départ de trains, ainsi que les manières stylisées des femmes travaillant dans les grands magasins”, raconte Greg Girard dans son ouvrage photographique “Tokyo-Yokosuka 1967-1983“.
Un livre publié par la Fondation Magenta et qui rassemble les photographies de ses années tokyoïtes, oubliées puis resurgies plus de 40 ans après leur prise de vue. Elles permettent d’obtenir un rare aperçu de la capitale japonaise en pleine mutation. Les années 1970 étaient en effet une période charnière pour le Japon, que Greg Girard décrit dans son livre comme “la décadence d’après-guerre combinée à une modernité en transition”.
Dans la préface de l’ouvrage, le photographe décrit même ses premières impressions de la ville comme une virée dans un univers de science-fiction. Les photographies revêtent d’ailleurs une esthétique proche de l’univers cinématographique de Blade Runner de Ridley Scott. Le quartier de Shinjuku, capturé dans une lumière bleutée et verdâtre, est par exemple étrangement paisible à cinq heures du matin, bien loin du quartier actuel animé de jour comme de nuit.
Toujours fasciné par la ville qu’il considère à la fois calme et isolante mais aussi humaine et électrique, Greg Girard continue de se rendre à Tokyo deux à trois fois par an.
Pour en savoir plus sur le travail photographique de Greg Girard et ses autres ouvrages sur le Japon, rendez-vous sur son site internet.
©Greg Girard
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