Un film de yakuza qui a renouvelé le genre
Signé Kinji Fukasaku, “Combat sans code d'honneur” représente pour la première fois à l'écran des malfrats immoraux adeptes de violence.

Image tirée du film “Combat sans code d'honneur”
En 1973 sort Combat sans code d’honneur, un film de Kinji Fukasaku, premier d’une série de cinq, où le réalisateur met en scène le monde des yakuza, dans le contexte d’après-guerre. Cet opus est basé sur une histoire vraie, tirée des écrits de Koichi Iiboshi, un journaliste réputé du quotidien national Yomiuri Shinbun.
Combat sans code d’honneur signe un point de rupture avec les précédentes réalisations nippones où les clans mafieux occupaient l’écran. Ici, il n’est plus question des héritiers du code samouraï, travaillés par des questions d’honneur et de devoir. Kinji Fukasaku, connu également pour avoir réalisé Battle Royale, inaugure ce que l’on appelle les jitsuroku eiga. Des films à la patte presque documentaire, souvent inspirés par des histoires vraies, où évoluent des yakuza meurtriers et assoiffés de vengeance.
Une mise en scène au plus près des mouvements des acteurs
Le film examine l’émergence de nouveaux yakuza dans la ville de Hiroshima, après que le Japon vient de capituler lors de la Seconde guerre mondiale. On y suit Shozo Hirono, Masakichi Makihara et Tetsuya Sakai, tous les trois membres du clan Yamamori dirigé par Yoshio Yamamori. Un manipulateur qui n’hésite pas à faire disparaitre ses rivaux. L’intrigue, portée par une mise en scène au plus près des mouvements des acteurs, met à jour les liens entre politiciens, gangs mafieux, police et petites frappes.
La caméra de Kinji Fukasaku épouse les corps, filme une violence crue, faisant du spectateur un personnage presque omniscient, dans cet univers suffocant. Accordant tout de même de temps à autre des instants de répit, par l’intermédiaire de plans fixes et contemplatifs, chers au cinéma nippon. Le tout, complété par une voix-off, qui relate les événements à mesure qu’ils surviennent.
Ce premier volet de la saga sera suivi de quatre autres films qui poursuivent l’auscultation du milieu mafieux japonais dans un pays en perpétuelle évolution et dans un contexte international tendu : Guerre Froide, décollage économique nippon, Jeux Olympiques… La saga Combat sans code d’honneur suit la frise du temps pour se clore sur un constat sans pitié pour le monde des yakuza. Les années 1970 signent un point de bascule pour la pègre, où les coutumes et les codes des anciens se dissolvent peu à peu dans la fougue de la relève, moins attachée aux manières de ses aînés.
Combat sans code d’honneur (1973), un film de Kinji Fukasaku édité en DVD par Wild Side.

Image tirée du film “Combat sans code d'honneur”

Affiche originale de “Combat sans code d'honneur”
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