L’art de Kengo Kuma, concentré en un stylo

Kengo Kuma aime les arbres. Il a toujours souhaité être proche d’eux, surtout lorsqu’il se perd dans ses pensées. C’est la raison pour laquelle l’architecte sent que le bois, en tant que matériau, a une signification particulière. Les maisons qu’il a conçues, en utilisant le bois en abondance, témoignent de cette croyance qui est la sienne. Il a aussi l’habitude de dire que la texture du bois semble faire l’objet d’une forte demande aujourd’hui dans le monde. Il est convaincu que la pression de la société moderne, dans laquelle nous sommes entourés de métal et de verre, a conduit les hommes à rechercher la chaleur du bois organique.

Avec l’évolution des appareils numériques, il est maintenant possible de concevoir et construire un immeuble sans même tenir un stylo dans la main. Malgré ce fait, Kengo Kuma a toujours un stylo dans la sienne. Cela s’explique peut-être par la douceur unique du bois qui, contrairement au métal, est confortable dans la main, comme s’il devenait une partie d’elle. Il dit que la raison pour laquelle son stylo dessine exactement ce qu’il imagine sur le papier est que son esprit est très détendu.

Avec ces idées à l’esprit, Kengo Kuma a mis la main à la pâte pour concevoir un stylo, le Varius KENGO KUMA, pour la marque suisse de papeterie et de fournitures d’art Caran d’Ache. Le stylo s’inspire de la collection emblématique de l’entreprise, Varius, qui est célèbre pour son utilisation de matériaux rares comme le bois d’amourette et la peau de crocodile. Il n’est pas étonnant que l’architecte ait eu recours au bois pour ce modèle. Le matériau utilisé est le cyprès japonais, qui est considéré comme sacré au Japon. En plus de la texture unique du cyprès japonais, le motif en treillis du bois donne au stylo un contraste entre la lumière et l’ombre.

Kengo Kuma indique qu’il conçoit ses projets avec la même perspective, qu’il s’agisse d’architecture ou de produits, mais que « les produits ont un contact direct avec le corps. C’est pourquoi ils ont une relation plus intime avec les gens qui les utilisent que l’architecture. » Cela explique que l’on puisse avoir une meilleure perception de son travail à partir d’un seul stylo qu’avec son travail architectural.