Iya, la vallée secrète du Japon
Enfoui au sein de forêts luxuriantes et difficilement accessible en transports en communs, ce territoire de l'île de Shikoku invite au repos.
© Clémence Leleu
Située dans la préfecture de Tokushima, sur l’île de Shikoku, la plus petite des quatre îles principales de l’archipel, la vallée de l’Iya est une des trois vallées cachées du Japon (avec celle de Shiiba à Miyazaki et Shirakawa-go à Gifu). Avec ses petites routes à une voie qui serpentent à travers des forêts de conifères, ses villages qui semblent comme suspendus à flanc de montagne et ses larges torrents qui la dévalent, elle perpétue son image de sanctuaire. Car à la fin du XIIème siècle, Iya fût le lieu de repli du clan Heike qui, après s’être battu en vain pour le pouvoir face au clan Minamoto, trouva refuge dans cet endroit si difficile d’accès.
Falaises sculptées et ponts suspendus à l’ouest
Aujourd’hui, plus de guerre de clan, mais une envie farouche de s’extraire de la frénésie des grandes villes, qui fait de la vallée de l’Iya le parfait point de chute pour ceux souhaitant découvrir un des lieux les plus mystérieux de l’archipel.
Les gorges d’Oboke et Koboke, entourées de falaises sculptées par les eaux et le vent, à l’eau d’un vert émeraude profond qui s’étend sur plus de huit kilomètres, font un parfait point d’entrée dans la vallée.
Cap ensuite vers l’ouest de l’Iya dénommé Nishi Iya, facilement accessible en bus. On y découvre les ponts Kazurabashi, des structures suspendues au-dessus des rivières. Initialement au nombre de treize, ils ne sont désormais plus que trois, le pont Iya-Kazurabashi étant le plus renommé. Avec ses 45 mètres de long et ses 14 mètres de haut, il a de quoi donner le vertige.
Villages bucoliques et sources chaudes à l’est
Si à l’ouest, la vallée d’Iya se fait aujourd’hui un peu plus touristique grâce notamment à ses commodités d’accès, le versant est de l’île, Higashi-Iya, a quant à lui conservé un côté bien plus sauvage. Ce flan-ci se mérite, il faut circuler longtemps sur des routes étroites pour y parvenir, à bord de son propre véhicule car ici, aucun bus ni aucun train ne circule.
Se dévoilent alors des villages typiques comme celui d’Ochiai-Shuraku, aux maisons construites entre le XVIIIème siècle et les années 1930. En empruntant ensuite la route 439, on plonge au coeur de la vallée, indomptée et luxuriante, avec toujours en contrebas la rivière Iya, fidèle compagne de voyage.
Des onsen, sources chaudes chères aux Japonais, ponctuent l’excursion, comme celui de l’hôtel Iya Onsen. Ses bains en contrebas d’une falaise et que l’on rejoint par un petit téléphérique permettent de se délasser dans l’eau chaude avec une vue imprenable sur la rivière et la nature environnante.
Enfin, l’incontournable mont Tsurugi et ses 1955 mètres d’altitude fera le bonheur des randonneurs, notamment l’été venu. Le coeur de la vallée reste ainsi parfaitement tempéré, lorsque l’archipel est plongé dans une chaleur presque étouffante.
La vallée de l’Iya est accessible en train depuis Tokushima où un aéroport est desservi par les plus grandes villes du pays. Une fois sur place, une voiture est fortement recommandée.
© Clémence Leleu
© Clémence Leleu
© Clémence Leleu
© Clémence Leleu
© Clémence Leleu
LES PLUS POPULAIRES
-
“Les herbes sauvages”, célébrer la nature en cuisine
Dans ce livre, le chef étoilé Hisao Nakahigashi revient sur ses souvenirs d’enfance, ses réflexions sur l’art de la cuisine et ses recettes.
-
Shunga, un art érotique admiré puis prohibé
Éminemment inventives, se distinguant par une sexualité libérée, ces estampes de la période Edo saisissent des moments d'intimité sur le vif.
-
Le périple enneigé d’un enfant parti retrouver son père
Le film muet “Takara, la nuit où j'ai nagé” suit un jeune garçon sur la route, seul dans un monde d'adultes qu'il a du mal à appréhender.
-
L'homme qui construisait des maisons dans les arbres
Takashi Kobayashi conçoit des cabanes aux formes multiples adaptées à leur environnement et avec un impact limité sur la nature.
-
Les illustrations calligraphiques d'Iñigo Gutierrez
Inspiré du “shodo”, la calligraphie japonaise, l'artiste espagnol établi à Tokyo retranscrit une certaine nostalgie au travers de ses oeuvres.