Séjourner dans un temple à Koyasan, une expérience qu’aucun hôtel ne peut égaler

14.11.2019

TexteRosa Martin

A Koyasan, 52 des 117 temples hébergent des visiteurs. Il serait dommage de ne pas profiter de cette hospitalité hors du commun. Connus sous le nom de shukubo, ces temples proposaient au départ des logements modestes pour moines. A l’époque Edo, suite à l’augmentation du nombre de pèlerins affluant dans cette région auparavant déserte, les hébergements de temple se sont multipliés pour accueillir les moines pendant quelques jours avant qu’ils ne reprennent leur marche. Aujourd’hui, les shukubo ne reçoivent pas uniquement des marcheurs. A vrai dire, la plupart des visiteurs arrivent aujourd’hui en train et par téléphérique – moyens de locomotion bien plus confortables. Les temps ont bien changé et en conséquence les shukubo et leurs prestations aussi. Il n’est pas rare de trouver maintenant des temples où les moines parlent parfaitement l’anglais (un exploit qui aurait semblé impossible il y a quelques décennies). Ce qui est bienvenu pour certains mais peut pour d’autres sembler moins authentique. Nous vous conseillons donc d’abandonner toute idée préconçue lors de votre expérience en shukubo et de profiter simplement du moment présent en gardant un esprit ouvert.

Un agenda à suivre (ou pas)

Ce qui rend un séjour au sein d’un temple particulièrement unique c’est votre participation aux activités et aux rituels quotidiens effectués des moines qui y résident. Si vous arrivez dans l’après-midi, la première activité qui vous sera proposée sera une méditation « ajikan », un type de méditation typique du bouddhisme ésotérique et qui est un moyen idéal pour ralentir et adopter le rythme tranquille de la vie de moine. Une fois de retour dans votre chambre, le dîner vous sera servi et il sera sans aucun doute l’un des moments forts de votre séjour. Connu sous le nom de shojin ryori, ce repas, merveilleusement présenté et servi sur des tables basses, est composé de divers petits plats végétariens. Le menu change avec les saisons, mais deux d’entre eux sont essentiels : le goma dofu (le tofu de sésame), avec une texture étonnamment riche qui ressemble à du fromage blanc et le koya dofu, le tofu lyophilisé. Après dîner, vous serez peut-être tenté de participer à une visite nocturne du cimetière Okunoin, le plus grand du Japon avec ses plus de 200 000 stèles, organisée par certains temples comme celui d’Ekoin.

Une fois de retour dans votre shukubo, le meilleur moyen de terminer votre journée est de profiter d’un bon bain chaud dans une baignoire traditionnelle japonaise, chauffée par les eaux naturelles des montagnes environnantes.

Koyasan se couche et se lève tôt, et la première prière du matin a lieu dans le temple principal à 6 h 30. Ensuite, certains temples célèbrent parfois goma, le rituel du feu. Les mouvements rapides et maîtrisés du moine ajoutés au feu qui nait lentement et atteint des hauteurs de flamme de plusieurs mètres, mettent certains spectateurs dans une sorte de transe. Le petit-déjeuner vous attend ensuite dans votre chambre.

Rien de mieux qu’à Koyasan

Il est possible de séjourner dans un temple ailleurs qu’à Koyasan, mais Koyasan reste un endroit exceptionnel pour se lancer dans cette expérience. La ville étant composée presque entièrement de temples, il n’est pas difficile de s’immerger entièrement dans son rythme de vie tranquille. Grâce aux nombreuses activités variées proposées, un séjour dans un temple pourrait presque ressembler à un camp d’été pour adultes. Un endroit pour se déconnecter, respirer et aller à la rencontre du Japon. Ce qu’il serait impossible à vivre depuis une chambre d’hôtel.