Une échappée dans les sauvages îles Oki
Les “îles au large”. On ne pouvait trouver meilleure appellation pour ce chapelet de 180 îles dont 4 seulement sont habitées.
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À une soixantaine de kilomètres de la ville de Matsue, dans la préfecture de Shimane, les îles Oki, bordées par la mer du Japon, sont un petit paradis pour les amateurs de nature et de déconnexion. Les 20 000 habitants répartis sur les îles de Dôgo, Nishinoshima, Nakanoshima et Chiburijima vous accueilleront à bras ouverts, mais accoster sur ces îles se mérite. Ici, aucun pont ne permet de passer du continent à ces terres reculées. Deux options s’offrent alors aux voyageurs : l’avion, qui relie Osaka à Dôgo en une heure de vol, à bord d’un petit appareil d’une quinzaine de places. Ou le ferry, qui a la préférence des locaux et vous emmènera à bon port en trois heures de navigation à partir de Matsue.
Découvrir les îles Oki, c’est l’assurance d’être immergé dans la nature, mais aussi de goûter à un pan de l’Histoire japonaise puisque ces îles étaient la terre de disgrâce de la noblesse nippone et servaient notamment de lieu d’exil pour les empereurs bannis du pouvoir, à l’instar de l’empereur Gotoba (1180-1239) ou Godaigo (1288-1339). Ces îles aux falaises abruptes sont ainsi passées de main en main au fil des changements de clans, avant de finir sous contrôle shogunal du clan Matsudaira de Matsue et ainsi, de faire leur entrée dans la préfecture de Shimane en 1876.
Entre nature tantôt abrupte, tantôt luxuriante, villages de pêcheurs et vie culturelle riche, les îles Oki ont été classées parmi les géoparcs mondiaux de l’Unesco.
©Jesse Ramnanansingh
Perpétuer les traditions japonaises
Sur ces quatre îles, où les habitants vivent surtout de la pêche, de la culture du riz et de façon très résiduelle du tourisme, puisqu’il est jusqu’alors majoritairement local, les traditions sont farouchement perpétuées. Ainsi, il n’est pas rare de pouvoir assister à des combats de sumo anciens, véritable cérémonie à l’attention des Dieux se déroulant à la nuit tombée. Avec un impératif, le vainqueur du premier combat doit feindre l’échec au second tour, le meilleur moyen qu’ont trouvé les organisateurs pour préserver l’harmonie qui règne dans ces îles. De nombreux festivals auxquels prennent part les habitants sont également organisés tout au long de l’année, avec un pic au printemps et en été.
Pour se déplacer, mieux vaut réserver à l’avance une voiture de location, qui donne l’avantage de pouvoir explorer les endroits excentrés. Mais il est tout à fait possible de se déplacer en bus (attention toutefois, le réseau est peu étendu) voire en taxi pour ceux ne souhaitant pas prendre le volant. Les plus sportifs peuvent également opter pour la location de vélo. Les îles sont reliées entre elles par un service de ferry, qui circule tout au long de l’année, à un rythme discontinu toutefois en hiver, lorsque le vent est trop important.
©Koura Printing Co.
L’essentiel des îles Oki
L’île de Dogo ravira les amateurs de randonnées, au coeur de la forêt ou au pied des falaises du littoral. Un immanquable, le sanctuaire Tamawakasu-mikoto, au coeur duquel se niche un cèdre majestueux de plus de 30 mètres, vieux de 2000 ans. C’est ici que se déroule chaque année le festival Gorei-furyu, où huit chevaux sacrés sont lâchés au galop entre les portes du sanctuaire.
L’île de Nishinoshima a, à certains endroits, des airs d’île méditerranéenne. Notamment sur la côte ouest, où les falaises Matengai et le sanctuaire de Kuniga donnent aux voyageurs l’impression d’être transportés dans les Cyclades.
Quant à Nakanoshima, son principal atout réside dans la découverte de ses fonds marins, que l’on admire depuis le Amanbow, un bateau à la coque transparente, qui permet de découvrir la faune et la flore sous-marine sans mettre les pieds dans l’eau. Enfin, Chiburijima, la plus petite et la plus rugueuse des quatre îles. Terre volcanique et montagneuse, elle réserve des surprises spectaculaires, comme ses falaises ocre, dont la couleur rouge vif est le résultat d’éclaboussures de lave chaude.
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