Ailsa Johnson rapporte de Tokyo des souvenirs chatoyants

Immergée dans la culture tokyoïte, l’artiste britannique fige ses souvenirs sur papier. Une collection magique et colorée.

03.12.2020

WordsLou Tsatsas

© Ailsa Johnson

D’étranges animaux prennent vie dans les illustrations d’Ailsa Johnson. Privilégiant une palette de couleurs vives, l’illustratrice britannique s’inspire de ses propres expériences pour créer des œuvres vibrantes. Observatrice, elle s’imprègne de son quotidien et le transforme en espace fabuleux. C’est à l’université d’Édimbourg qu’elle découvre son goût pour le dessin. « J’ai toujours été quelqu’un de créatif, mais je ne trouvais pas de médium pour m’exprimer… L’illustration a été une révélation. Si je travaille principalement en numérique, il m’arrive aussi de peindre », nous dit-elle.

Durant trois ans, Ailsa Johnson a habité à Yanaka, un quartier de Tokyo dont elle apprécie particulièrement l’ambiance. Là-bas, elle s’immerge dans une culture inconnue, stimulante. « Il est facile de se sentir inspirée par un environnement culturel et esthétique si différent du nôtre. Je me souviens avoir visité le Musée Ota, dans l’arrondissement de Shibuya, le plus souvent possible, ainsi que le musée de jouets traditionnels japonais de Kurashiki », ajoute-t-elle.

 

Entre réel et imaginaire

Pourtant, au cœur du Japon, l’artiste ne produit aucune œuvre. « J’étais complètement bloquée ! J’ai donc passé mon temps à m’imprégner du charme de Tokyo, à voyager, manger, multiplier les expériences… C’est finalement juste avant de quitter le Japon que j’ai eu l’opportunité d’exposer mon travail à Almost Perfect : il était temps d’utiliser tous ces souvenirs emmagasinés », raconte l’illustratrice.

Naturellement, les sujets lui viennent alors à l’esprit. Une série d’images frappantes brouillant les frontières entre réel et imaginaire. Un certain réalisme magique se dégage de ses créations. Les animaux, saisis dans l’action, semblent prêts à jaillir des dessins. Chaque détail, imaginé par l’artiste, prend racine dans son séjour au Japon. « Mon crapaud est par exemple inspiré d’une vraie statue, découverte à Okazu Yokocho, dans l’arrondissement de Taito », précise-t-elle. Tout comme les kimono, qui la fascinent, l’œuvre d’Ailsa Johnson possède plusieurs strates. « D’une part, une dimension formelle, prêtant attention aux formes, aux plis, et d’autres parts, un accent sur les contrastes, les couleurs et les matières », conclut-elle. Une manière singulière de figer des expériences inédites que l’on retrouve également dans Culture Trip, une série aux tons chatoyants, inspirée par les curiosités culinaires du monde entier.

 

Souvenir (2019) d’Ailsa Johnson est à retrouver sur son site internet.

© Ailsa Johnson

© Ailsa Johnson

© Ailsa Johnson

© Ailsa Johnson