Le dessinateur Daisuke Ichiba, héraut de la contre-culture japonaise
L'ouvrage “Daisuke Ichiba, l’art d’équilibrer les dissonances" dessine les contours de cet artiste qui se décrit comme “peintre de la beauté”.
Daisuke Ichiba appartient à cette génération d’artistes fortement marquée par l’âge d’or du manga. Celui qui a tenu pendant des années une boutique de vêtements et de manga d’occasion dans le quartier de Koenji à Tokyo, a donné ses pages les plus noires à la contre-culture otaku. Son héroïne, une mystérieuse jeune femme en jupe plissée, porte un pansement sur l’œil et manipule un couteau.
Dans son travail imprégné de mélancolie, la conscience aiguë de la mort et du mal se dégage de scènes en apparence anodines : un banquet anthropophage (sans nourriture visible), une scène de crime (sans cadavre) ou encore deux amants sur la plage (sans rien qui laisse présager le drame).
Une beauté maladive
Naviguant aux frontières de l’art contemporain, du comic book, de la poésie noire et des musiques bruyantes, il se définit lui-même comme le peintre de la beauté (bijin-gaka). Une beauté souvent maladive, où des écolières borgnes et impassibles côtoient des animaux morts. Afin de mieux cerner le personnage, son art et ses visions, le livre Daisuke Ichiba, l’art d’équilibrer les dissonances, richement illustré en version trilingue (français, anglais et japonais), est un indispensable.
Daisuke Ichiba, l’art d’équilibrer les dissonances (2017), un livre publié par Arsenic Galerie.
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