La rivière de feu d’Oto matsuri
Le photojournaliste Nicolas Datiche a capturé des clichés d'un festival shinto uniquement masculin célébré dans la région de Wakayama.
© Nicolas Datiche
Chaque année, en plein milieu de l’hiver nippon, ils sont 2 000 hommes, vêtus de blanc, à se rassembler en pleine nuit au sanctuaire Kamikura-jinja niché à mi-hauteur du mont Gongenyama, dans la région de Wakayama.
Cette cérémonie entièrement masculine — les femmes n’ayant pas l’autorisation de faire l’ascension des 500 marches qui mènent au sanctuaire – se déroule tous les 6 février en l’honneur des récoltes de l’année à venir. À la nuit tombée, ces milliers d’hommes s’entassent dans l’enceinte du sanctuaire, torche en feu à la main, avant de dévaler la pente en courant, créant ainsi l’illusion d’une rivière de feu sur les parois rocheuses du mont.
Un rite de passage
Le photojournaliste Nicolas Datiche a capturé cette cérémonie shintoïste aussi impressionnante que risquée. « C’est un peu un rite de passage. Tous les hommes de la région, parfois venant de tout le Japon, y participent. Qu’ils soient jeunes ou vieux », explique le Français installé au Japon depuis 2013, dans une interview à Pen.
Le reporter documente ainsi l’intégralité de cette journée, du bain au lever du soleil à la préparation pour l’ascension et jusqu’au soir venu, point d’orgue de cette journée. « On sent la tension monter, notamment lorsqu’ils sont tous dans l’enceinte du sanctuaire à attendre de pouvoir sortir en courant. C’est assez étonnant comme scène, tous ces hommes cloîtrés avec des torches qui veulent à tout prix être le premier à passer les portes », poursuit Nicolas Datiche.
Le photographe, qui travaille entre le Japon et Taïwan, a documenté d’autres événements sur le sol nippon, notamment des compétitions de sumo féminines.
Oto Fire Matsuri (2020), une série de photographies par Nicolas Datiche à retrouver sur son site internet.
© Nicolas Datiche
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