Les imprimés psychédéliques de Kiyoshi Awazu
Pionnier du design graphique, Kiyoshi Awazu a permis à la discipline de se faire une place dans la société japonaise d'après-guerre.

Avec l'aimable autorisation de Ken Awazu et du 21st Century Museum of Contemporary Art, Kanazawa.
Des motifs traditionnels s’étendent sur les affiches réalisées par Kiyoshi Awazu depuis le milieu des années 1950 ; ses créations ont depuis pénétré nombre de secteurs de la culture japonaise, dont les arts visuels, le cinéma, l’architecture ou le théâtre. Si ses dessins et cet univers trouvent leurs racines dans le naturalisme, leurs couleurs vives y associent des marqueurs propres à la vie urbaine.
Dessinateur autodidacte, Kiyoshi Awazu a révolutionné le monde du graphisme japonais à travers des dessins surréalistes convoquant le folklore dans la modernité. Né en 1929 à Tokyo, l’artiste a forgé son approche originale de manière indépendante après avoir abandonné ses études à l’Université Hosei. Sa carrière a officiellement commencé dans le département de publicité des studios de cinéma Nikkatsu, où il a fait évoluer ses techniques traditionnelles pour être en mesure de s’adresser à un public plus large.
Pop Art païen
Les coups de pinceau des peintres occidentaux apparentés au courant du réalisme social — et le travail du peintre américain Ben Shahn en particulier —, ont influencé sa démarche, en l’amenant à intégrer à ses dessins des références civilisationnelles et une profonde conscience sociale. La manière dont son « surréalisme ludique » a su saisir des marqueurs japonais traditionnels a attiré l’attention du public, et Kiyoshi Awazu a rapidement vu les commandes affluer. Les conceptions d’affiches pour des événements artistiques, des campagnes politiques, des films, ou encore des entreprises de kimono lui ont ainsi été confiées. Sa vision a même été appliquée à d’autres domaines — il a notamment conçu la façade de l’immeuble métaboliste Nibankan. Il a également continué à travailler dans le cinéma, réalisant des campagnes pour des longs-métrages de premier plan et en produisant lui-même.
Si les estampes ukiyo-e — et l’entrée de la création dans l’univers de la consommation de masse —, ont conduit à la naissance du manga contemporain, le travail de Kiyoshi Awazu crée un pont entre le passé féodal du Japon et la modernité. Dans ses propres « mondes flottants », l’influence des maîtres médiévaux est omniprésente, tandis que les effets optiques sont renforcés par ses chromatismes psychédéliques et une abstraction éclairée. Comme en attestent ses conceptions minimalistes pour l’affiche de la Biennale internationale d’estampes de Tokyo (un événement marqué par l’empreinte de Hiroshige Utagawa), Kiyoshi Awazu a le don de conceptualiser, à travers de simples éléments visuels, une relation archaïque et symbiotique à la nature dans le contexte de « l’hystérie d’après-guerre ». Jouant avec l’identité japonaise, chaque estampe à le pouvoir de traverser le temps.
De nombreux travaux de Kiyoshi Awazu ont intégré les collections du 21st Century Museum of Contemporary Art in Kanagawa, où ils sont à découvrir. Son fils Ken Awazu est en charge de la diffusion de son œuvre.
Certains de ses films — une biographie de l’architecte Antonio Gaudi, ou celui consacré à Yousuke Yamashita— sont disponibles sur Youtube.

Avec l'aimable autorisation de Ken Awazu et du 21st Century Museum of Contemporary Art, Kanazawa.

Avec l'aimable autorisation de Ken Awazu et du 21st Century Museum of Contemporary Art, Kanazawa.

Avec l'aimable autorisation de Ken Awazu et du 21st Century Museum of Contemporary Art, Kanazawa.

Avec l'aimable autorisation de Ken Awazu et du 21st Century Museum of Contemporary Art, Kanazawa.

Avec l'aimable autorisation de Ken Awazu et du 21st Century Museum of Contemporary Art, Kanazawa.

Avec l'aimable autorisation de Ken Awazu et du 21st Century Museum of Contemporary Art, Kanazawa.

Avec l'aimable autorisation de Ken Awazu et du 21st Century Museum of Contemporary Art, Kanazawa.

Avec l'aimable autorisation de Ken Awazu et du 21st Century Museum of Contemporary Art, Kanazawa.

Avec l'aimable autorisation de Ken Awazu et du 21st Century Museum of Contemporary Art, Kanazawa.

Avec l'aimable autorisation de Ken Awazu et du 21st Century Museum of Contemporary Art, Kanazawa.

Avec l'aimable autorisation de Ken Awazu et du 21st Century Museum of Contemporary Art, Kanazawa.

Kiyoshi Awazu. Avec l'aimable autorisation de Ken Awazu et du 21st Century Museum of Contemporary Art, Kanazawa.
LES PLUS POPULAIRES
-
« C’est un plaisir sincère que mes objets soient reconnus comme appartenant au cercle du Mingei »
Les couverts de laiton soigneusement façonnés par Ruka Kikuchi dans son atelier de Setouchi sont appréciés dans tout le Japon et ailleurs.
-
« Le Mingei reste toujours insaisissable, cent ans après sa naissance »
Sō Sakamoto est un potier d’Onta-yaki, une forme de céramique datant du XVIIIe siècle mise en avant par Sōetsu Yanagi, fondateur du Mingei.
-
« On dit souvent qu’il faut apprendre de ses échecs… mais est-ce vraiment si simple ? »
Dans “Guide de survie en société d'un anti-conformiste”, l'auteur Satoshi Ogawa partage ses stratégies pour affronter le quotidien.
-
Du Japon vers le monde, des photographes appelés à s’imposer à l’international
Le T3 PHOTO FESTIVAL 2025 expose cinq photographes japonais émergents et confirmés, afin de soutenir leur rayonnement à l’étranger.
-
“Le Japon interdit”, l'oeil d’Irina Ionesco
Dans cet ouvrage, la photographe va au plus près des corps, révélant ceux, tatoués, de “yakuza” ou celui, érotisé, d'une artiste underground.



