Mikiko Hara, la photographie ou la conscience du quotidien

Comment définir une existence si ce n’est par une association de séquences, d’images et d’émotions auxquelles nous sommes confrontés, sans liens apparents. Les 25 photographies réunies par Mikiko Hara dans These are Days (2014) présentent des moments, des lieux, des instantanés de vie dans lesquels les protagonistes sont dans le même temps réunis et isolés.

Née en 1967 dans la Prefecture de Toyama, Mikiko Hara a suivi une formation au Tokyo College of Photography et a été récompensée du prestigieux Kimura Ihei Award en 2017, succédant notamment à Takashi Arai et Lieko Shiga. Spécificité de son travail, elle utilise un appareil Ikonta sans viseur. « L’objectif de l’appareil est plus honnête, plus simple, plus imperturbable et impitoyable que mes propres yeux », explique l’artiste dans les pages associées à son ouvrage.

Renvoyer le public à ses propres souvenirs

La série These are Days compile des photographies réalisées entre 2010 et 2014, et offre au regard des moments uniques et familiers. Les clichés mettent en scène des enfants, un voyageur perdu dans ses pensées dans le métro, ou font surgir une plage en contrebas ; des images qui apparaissent et disparaissent devant nos yeux, dénuées de symboles. « L’appareil photo est capable de capter des choses du domaine de l’inconscient », poursuit Mikiko Hara, qui, comme elle le confie au New York Times, souhaite que « son imaginaire renvoie le public à ses propres sentiments ambivalents ou inexplicables, et résonne avec ses souvenirs fragmentés. »

Ce livre-photo est le second publié par l’artiste, après Hysteric Thirteen (2005), dans lequel elle immortalise des sujets principalement féminins, en pleine réflexion, pensifs.

These are Days (2014), un livre de photographies de Mikiko Hara publié par la maison d’édition Osiris.