Plongée intime dans l’univers violent des yakuza

Publié une première fois en 2012 et rapidement épuisé, The Best Days de Seung-Woo Yang est aujourd’hui disponible dans une nouvelle version. S’y dévoile le monde sans pitié dans lequel a longtemps évolué le photographe.

Né en 1966 à Jeongeup au sein d’une famille d’agriculteurs, les fréquentations de Seung-Woo Yang l’amènent à pénétrer l’univers des yakuza. Le suicide de son meilleur ami, qui venait de passer dix ans en prison après avoir tué un rival, le conduit à quitter cet environnement en 1997 pour partir à Tokyo, où il étudie au Nippon Photography Institute et à la Tokyo Polytechnic University.

Argent, sexe et luttes de pouvoir

Jusqu’en 2006, Seung-Woo Yang revient régulièrement dans son pays d’origine, immortalisant la vie de ses amis d’enfance, toujours membres actifs des yakuza. La série The Best Days présente 138 clichés en noir et blanc et offre au regard un environnement sordide, fait de violence, d’argent et de sexe, mais également un quotidien animé par des amitiés sincères au milieu de luttes de pouvoir. Celui qui s’est fait connaître dans la photographie par ses travaux sur l’underground coréen et japonais offre ici un éclairage inédit sur un univers que peu de photographes ont pu côtoyer d’aussi près.

La violence de ces clichés et les souvenirs qu’ils réveillent chez Seung-Woo Yang amènent aujourd’hui le photographe à expliquer qu’il veut éviter une épreuve traumatisante à sa jeune fille et ne souhaite plus exposer publiquement ce travail jusqu’à ce qu’elle atteigne l’âge de vingt ans.

En 2019, la Zen Foto Gallery a tiré à 700 exemplaires une nouvelle édition de The Best Days du photographe Seung-Woo Yang, après une première publication en 2012.