Une collection japonaise sur la Côte d’Azur

Le Musée départemental des Arts Asiatiques à Nice, dessiné par Kenzo Tange, héberge des œuvres d’art et objets japonais de toutes époques.

06.04.2022

TexteVictoire Dufay

© MAA/Marlène Poppi

Situé dans le parc Phoenix, non loin de la Promenade des Anglais, le Musée départemental des Arts Asiatiques à Nice présente des œuvres et objets issus de différentes régions d’Asie. Depuis son inauguration en 1998, une dizaine d’expositions exclusivement dédiées au Japon ont permis de compléter la collection permanente afin de dresser un paysage culturel étoffé sur le sujet.

Le rez-de-chaussée est compartimenté en quatre espaces consacrés respectivement à la Chine, au Japon, à l’Inde et à l’Asie du Sud-Est. La rotonde au premier étage, plus transversale, est quant à elle dédiée au bouddhisme.

 

Un projet porté par les liens culturels et diplomatiques franco-japonais

C’est dans les années 1980 qu’éclot le projet du Musée des Arts Asiatiques à Nice, alors que les musées dédiés à cette thématique sont peu nombreux dans la région. Initialement impulsée par l’artiste et collectionneur français Pierre-Yves Trémois et la Mairie de Nice, l’idée est d’héberger une collection privée d’œuvres exclusivement japonaises. Mais lorsque le célèbre architecte japonais Kenzo Tange accepte de concevoir le bâtiment — avant de recevoir la Légion d’honneur pour cette réalisation des mains du Président Jacques Chirac, grand amateur de culture et d’art japonais — le projet prend une nouvelle ampleur. Il est finalement transformé en musée départemental, et la collection prévoit d’accueillir des œuvres représentant toute l’Asie.

Deux ans ont été nécessaires pour rassembler les premières pièces avant l’ouverture du musée. De nombreuses institutions françaises y ont déposé des œuvres dès les débuts : le Musée Guimet, le Musée des Arts Décoratifs ou encore le Fonds National d’Art Contemporain. L’ouverture du musée niçois est marquée par la présence du Prince et de la Princesse Hitachi du Japon, soulignant un peu plus les liens étroits qui unissent son histoire et ce pays.

 

De nombreuses expositions dédiées aux coutumes et arts japonais

Aujourd’hui, le musée possède plus de 1300 œuvres et objets japonais de toutes époques, dont une immense collection d’estampes. Parmi les plus emblématiques, on trouve un haniwa du VIème siècle, une figurine en terre cuite permettant de signaler un tertre funéraire, en forme de cheval. On peut aussi admirer une armure de l’époque d’Edo (1603-1868) portant l’emblème du clan Hotta, portée lors de cérémonies. Ou encore, un fauteuil du designer Shiro Kuramata, tout en acier nickelé, intitulé How High The Moon, datant de 1986.

Depuis son ouverture, le musée propose régulièrement des expositions temporaires dédiées aux coutumes et arts japonais. Notamment en 2003, l’exposition XXIème Ciel, mode in Japan a retracé les grands succès et innovations de la mode japonaise contemporaine et de ses protagonistes les plus célèbres en Occident, tels que Issey Miyake. Ou encore, en 2017, l’exposition Samouraï, de la guerre à la voie des arts, a raconté l’histoire de ces emblématiques guerriers nippons, depuis l’aube des shogunats au Xème siècle.

Le musée propose également de nombreuses activités liées à la culture japonaise, dont la cérémonie du thé et l’art floral ikebana. Bien que consacré aux arts asiatiques dans leur ensemble, le musée niçois offre aux visiteurs une large programmation autour du Japon, faisant écho aux ambitions premières de ce lieu original de la Côte d’Azur.

 

Plus d’informations sur le Musée départemental des Arts Asiatiques à Nice sur son site internet.

© MAA

© MAA/Marlène Poppi

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