L’ikebana, un art floral raffiné, exigeant et accessible
L'arrangement floral est l'un des trois arts du raffinement japonais. Libéré de ses origines religieuses, il est pratiqué pour se ressourcer.

© Yurina Niihara
Signifiant “la voie des fleurs”, l’ikebana est un art ancestral dédié à la composition florale et est avant tout une philosophie qui encourage l’expression de soi et la connexion avec la nature. Cette pratique artistique est notamment portée par Barbara Porcellini et Kenji Tsutsumi, tous deux maîtres d’ikebana en France.
Un art aux origines religieuses
D’origine chinoise, l’ikebana apparaît au Japon vers l’an 600, au même moment que l’introduction du bouddhisme. D’abord réservé aux moines, l’art floral s’émancipe de sa pratique religieuse et conquit les faveurs des shoguns au XVème siècle, avant de se diffuser parmi l’aristocratie au XVIIème siècle.
Il faudra attendre le XVIIIème siècle pour qu’il s’ouvre à toutes les classes sociales et aux deux sexes, car il était autrefois réservé aux hommes. Si cet art se caractérise toujours par des règles de construction précises, il s’est peu à peu défait de sa stricte tradition pour mettre en exergue une expression artistique libre, qui retranscrit la créativité et la personnalité de l’artiste.
Aujourd’hui, les écoles d’ikebana ont fleuri aux quatre coins du monde. Trois d’entre elles demeurent les plus reconnues à ce jour, l’école Ikebono qui transmet les traditions ancestrales, l’école Ohara qui oscille entre tradition et modernité et enfin l’école Sogetsu, la plus avant-gardiste et contemporaine dans sa pratique.
Perfection des lignes et harmonie des couleurs
Les trois écoles s’accordent cependant sur l’essence de l’ikebana, censé combiner la perfection des lignes et l’harmonie des couleurs. Chaque mise en scène mûrement réfléchie se doit de symboliser la nature sous tous ses aspects. Comme le souligne Barbara Porcellini, « c’est un art élégant, digne et exigeant qui demande une fidélité dans l’attitude si l’on veut pouvoir être créatif et avoir un abandon total. » En effet, tout autant que la fleur en elle-même, les feuilles, les tiges et également le pot dans lequel la composition repose sont primordiaux et doivent s’équilibrer avec harmonie. Pour ce faire, le confectionneur doit user de son imagination et des techniques d’arrangement pour réaliser de véritables poèmes végétaux, à la fois sobres mais généreux et fatalement éphémères.
Si les maîtres continuent leur apprentissage durant des années, « pour les amateurs, le principal est de passer un bon moment, dans la détente et la joie », déclare Kenji Tsutsumi, adepte de l’ikebana qui lui procure avant tout un « bien-être profond. »
Les créations de Barbara Porcellini sont à retrouver sur sa page Facebook et celles de Kenji Tsutsumi sur son site internet.

© Barbara Porcellini

© Yurina Niihara

© Yurina Niihara

© Yurina Niihara

© Yurina Niihara
LES PLUS POPULAIRES
-
Atelier Bow Wow, le génie des maisons miniatures
Dans un pays aux villes tentaculaires où les espaces constructibles se font rares, l'ingénuosité de ces bâtisses minuscules est plébiscitée.
-
Recette de salade de soba au sésame et légumes croquants
Ces pâtes de sarrasin, dénommées “zaru soba” lorsqu’elles sont servies froides, font une parfaite base de salade estivale.
-
Une décoratrice florale japonaise implantée en France
Les bouquets d’Akiko Usami empruntent le meilleur des traditions florales française et japonaise et allient sobriété et opulence avec brio.
-
AD VOYAGESMont Yoshino, La montagne enchantée aux 3000 cerisiers
Le mont Yoshino, une montagne sacrée tout comme le mont Koya, possède une carte de visite unique: il est recouvert de cerisiers, dont plus de 3 000 sont.
-
Recette d'umeboshi par Karen Solomon
A la différence des prunes d'Occident, l'ume ne se consomme pas crue et est saumurée par les Japonais qui raffolent de ce condiment acidulé.