William Klein, un Américain dans le Japon d’après-guerre
Dans son ouvrage “Tokyo 1961”, à la manière d’un photo-journal, le photographe documente un pan de la société japonaise hors norme.
©︎ William Klein, courtesy of Akio Nagasawa Gallery
1961. Le photographe américain William Klein pose pour la première fois les pieds au Japon. Initié à la vie tokyoïte par un groupe de représentants officiels, lui permettant d’accéder à certains lieux de pouvoir difficiles d’accès à l’étranger néophyte, il réussit pourtant à échapper à leur vigilance pour s’enfoncer dans la ville non filtrée par le protocole. De ce séjour japonais, il tirera une compilation de photographies argentiques en noir et blanc, souvent prises au grand angle, rassemblées dans l’ouvrage Tokyo 1961, publié chez Zokeisha en 1964.
William Klein est un photographe new-yorkais, diplômé de sociologie. Celui qui découvre l’Europe en faisant son service militaire atterrit à la Sorbonne et étudie en parallèle la peinture avec Fernand Léger. Photographe autodidacte, il publie en 1956 son premier livre de photographies sous une forme qui deviendra sa marque de fabrique : le photo-journal, à la frontière entre journal intime et document historique.
Une préférence pour l’underground
Tokyo 1961 reprend les codes du genre : William Klein y déambule dans la période contrastée d’après-guerre, entre prémices des mouvements anti-américains et effervescence des prochains Jeux Olympiques de 1964. Sur ses clichés on aperçoit aussi bien la bourse de Tokyo et le couple impérial que des prostituées ou des opérations de débridage des yeux. L’objectif de William Klein traîne partout, avec une préférence pour l’underground. L’avant-garde n’est jamais très loin non plus, l’artiste assiste à plusieurs séances de boxe-peinture de l’artiste Ushio Shinohara et suit le rythme endiablé de Kazuo Ono, le co-créateur du buto, dans ses virées urbaines.
Tokyo 1961 est le dernier volet d’une série photographique plus large qui met en exergue trois autres grandes cités mondiales : New York, Rome et Moscou.
Tokyo 1961 (1964), un livre de photographies par William Klein, publié aux éditions Zokeisha et réédité en 2014 par les éditions Akio Nagasawa.
©︎ William Klein, courtesy of Akio Nagasawa Gallery
©︎ William Klein, courtesy of Akio Nagasawa Gallery
©︎ William Klein, courtesy of Akio Nagasawa Gallery
©︎ William Klein, courtesy of Akio Nagasawa Gallery
©︎ William Klein, courtesy of Akio Nagasawa Gallery
©︎ William Klein, courtesy of Akio Nagasawa Gallery
©︎ William Klein, courtesy of Akio Nagasawa Gallery
©︎ Akio Nagasawa Gallery
LES PLUS POPULAIRES
-
“Les herbes sauvages”, célébrer la nature en cuisine
Dans ce livre, le chef étoilé Hisao Nakahigashi revient sur ses souvenirs d’enfance, ses réflexions sur l’art de la cuisine et ses recettes.
-
Shunga, un art érotique admiré puis prohibé
Éminemment inventives, se distinguant par une sexualité libérée, ces estampes de la période Edo saisissent des moments d'intimité sur le vif.
-
Le périple enneigé d’un enfant parti retrouver son père
Le film muet “Takara, la nuit où j'ai nagé” suit un jeune garçon sur la route, seul dans un monde d'adultes qu'il a du mal à appréhender.
-
L'homme qui construisait des maisons dans les arbres
Takashi Kobayashi conçoit des cabanes aux formes multiples adaptées à leur environnement et avec un impact limité sur la nature.
-
Les illustrations calligraphiques d'Iñigo Gutierrez
Inspiré du “shodo”, la calligraphie japonaise, l'artiste espagnol établi à Tokyo retranscrit une certaine nostalgie au travers de ses oeuvres.