Le designer Ryunosuke Okazaki assemble science-fiction et mythologie
Les vêtements futuristes du styliste habillent le corps d'esprits anciens et de philosophies propres à la nature.

Avec l'aimable autorisation de Ryunosuke Okazaki.
Au premier regard, les défilés de Ryunosuke Okazaki surprennent par leur dimension futuriste, surréaliste. Son savoir-faire technique permet la mise en œuvre d’une vision avant-gardiste représentée par des structures tourbillonnantes autour des modèles.
Mais en réalité, ces formes renvoient à une époque surannée, et sont inspirées par l’ornementation religieuse du Japon de l’ère Jomon (entre 4 000 et 300 avant notre ère) et une palette de couleurs propre au symbolisme shintoïste. L’extravagance de ses créations lui valent une attention internationale et d’avoir été sélectionné parmi les finalistes du prix LVMH 2022. Lors de la Fashion Week de Tokyo, sa collection de prêt-à-porter printemps 2022 a été acclamée. Ryunosuke Okazaki a le don de faire naître du mouvement de la matière.
Artiste de la ligne
La formation de graphiste de Ryunosuke Okazaki — passé par l’Université des Arts de Tokyo — se manifeste dans son maniement de la ligne. À partir de polyester, de coton et de tricot côtelé, il dessine des formes brutes et ciselées qui hypnotisent à mesure qu’elles se dilatent dans l’air. Leurs spirales infinies et leurs angles saillants font à la fois référence aux vignes rampantes et à la poterie religieuse de la préhistoire japonaise ; elles donnent vie à des civilisations disparues fondées sur une harmonie avec la nature. Dans le même temps, l’effet d’optique qui les caractérise est un clin d’œil à l’influence des surréalistes français, une référence largement explorée par Ryunosuke Okazaki, fasciné par une abstraction renvoyant à une pensée ou une action incontrôlable. Leurs dimensions psychiques en font un point d’entrée vers le chaos.
Originaire d’Hiroshima, Ryunosuke Okazaki associe mémoire collective et visions futuristes. Ses créations, leurs formes, absorbent les distorsions psychiques nées de la modernité et visent à retisser le lien entre nature et culture. Au magazine BLANK, il explique : « Hiroshima, ma ville natale, a souffert des bombardements atomiques, annihilant ses habitants et son environnement naturel. Des centaines de grues en papier, sur lesquelles étaient apposées des prières, ont été envoyées depuis le monde entier vers Hiroshima, avec l’espoir que ce drame ne se reproduise pas. Les prières sollicitent un lien intime entre humains, nature et objets de culte. » Ses créations, élégantes et poétiques, pourraient incarner sa philosophie. Dans son travail, les relations entre l’humain et l’artificiel, l’insaisissable de la nature, pénètrent la géométrie d’un autre monde.
Les dernières collections de Ryunosuke Okazaki sont à découvrir sur le site internet du designer.

Avec l'aimable autorisation de Ryunosuke Okazaki.

Avec l'aimable autorisation de Ryunosuke Okazaki.

Avec l'aimable autorisation de Ryunosuke Okazaki.

Avec l'aimable autorisation de Ryunosuke Okazaki.

Avec l'aimable autorisation de Ryunosuke Okazaki.

Avec l'aimable autorisation de Ryunosuke Okazaki.

Avec l'aimable autorisation de Ryunosuke Okazaki.

Avec l'aimable autorisation de Ryunosuke Okazaki.

Avec l'aimable autorisation de Ryunosuke Okazaki.

Avec l'aimable autorisation de Ryunosuke Okazaki.

Avec l'aimable autorisation de Ryunosuke Okazaki.

Avec l'aimable autorisation de Ryunosuke Okazaki.
LES PLUS POPULAIRES
-
« C’est un plaisir sincère que mes objets soient reconnus comme appartenant au cercle du Mingei »
Les couverts de laiton soigneusement façonnés par Ruka Kikuchi dans son atelier de Setouchi sont appréciés dans tout le Japon et ailleurs.
-
« Le Mingei reste toujours insaisissable, cent ans après sa naissance »
Sō Sakamoto est un potier d’Onta-yaki, une forme de céramique datant du XVIIIe siècle mise en avant par Sōetsu Yanagi, fondateur du Mingei.
-
« On dit souvent qu’il faut apprendre de ses échecs… mais est-ce vraiment si simple ? »
Dans “Guide de survie en société d'un anti-conformiste”, l'auteur Satoshi Ogawa partage ses stratégies pour affronter le quotidien.
-
Du Japon vers le monde, des photographes appelés à s’imposer à l’international
Le T3 PHOTO FESTIVAL 2025 expose cinq photographes japonais émergents et confirmés, afin de soutenir leur rayonnement à l’étranger.
-
“Le Japon interdit”, l'oeil d’Irina Ionesco
Dans cet ouvrage, la photographe va au plus près des corps, révélant ceux, tatoués, de “yakuza” ou celui, érotisé, d'une artiste underground.



