Les tissus Banshu-ori : hériter de techniques traditionnelles et les hisser dans la modernité

Ces textiles expressifs, originaires du centre du Japon, sont obtenus à partir de fils teints avant le tissage.

24.02.2022

Un tissage à partir de fils teints pour des textiles expressifs

La prospérité de la région de Kita-Harima, située au cœur du département de Hyōgo, doit beaucoup à l’industrie textile locale consacrée au Banshū-ori, un tissu confectionné à l’aide de la technique sakizome, c’est à dire avec des fils teints préalablement au tissage. Ce procédé artisanal exige des tisserands expérimentés mais aboutit en contrepartie à des tissus au toucher naturel et aux coloris éclatants. Les motifs obtenus, à mille lieues de ceux classiquement imprimés, revêtent des lignes nettes et des courbes gracieuses. La gamme se décline sous forme de linge de table, chemises, robes ou encore étoles, qui embellissent le quotidien.

Des textiles au toucher agréable, héritiers d’une longue tradition

La culture du coton a commencé au début du XVIIIème siècle dans l’ancienne région de Banshū, plus particulièrement autour de l’actuelle ville de Nishiwaki. Mais ce n’est qu’en 1792, lorsqu’un charpentier de temple introduisit dans la région les techniques de tissage en usage dans le quartier de Nishijin à Kyoto, que commença à se développer l’industrie textile locale. Les tissus Banshū-ori, héritiers de cette histoire, sont ainsi essentiellement confectionnés en pur coton, mais parfois aussi à base de lin, de soie ou de laine. L’entrelacement minutieux des fils lors du tissage garantit au tissu un toucher agréablement doux, ainsi qu’une sensation de grand confort lorsque le vêtement est porté. Par ailleurs, afin de transmettre dans les meilleures conditions cette tradition aux générations futures, diverses installations de traitement des effluents de teinture ont été mises en place dans le cadre des objectifs de développement durable et du respect des impératifs de la loi de protection de l’environnement de la mer intérieure de Seto.

Un artisanat tissant des liens entre le passé et l’avenir

En plus de la mise en œuvre du traitement des eaux usées précédemment mentionné, le secteur a reçu en 2008, de la part de l’Office japonais des brevets, une appellation commerciale certifiée afin de préserver la tradition locale des tissus Banshū-ori, mais également de les faire mieux connaître dans l’archipel et le reste du monde. L’appellation locale Banshū-ori s’applique uniquement aux produits conçus, teints et tissés dans la région de Kita-Harima, et satisfaisant par ailleurs aux critères de qualité définis. Les produits concernés sont alors estampillés du logo officiel de l’appellation. Le secteur s’adapte en outre aux tendances actuelles et accueille de jeunes créateurs qui permettront à l’avenir de confectionner des tissus alliant le meilleur de la tradition à des inspirations contemporaines. De la sorte, les tisserands espèrent que ces techniques exprimant une sensibilité esthétique toute japonaise s’adapteront aux modes de vie du futur. C’est cette philosophie – permettant de tisser des liens entre le passé et l’avenir – qui imprègne chacun des tissus Banshū-ori.

Pour plus de renseignements

Contact : Organisation d’intérêt public pour le développement industriel de la région de Kita-Harima

Téléphone : 0795-22-7676

kitaharima-jibasan.org