L’île Awaji, berceau de l’encens japonais
L’île Awaji, située dans la mer intérieure de Seto, a vu naître la tradition de l’encens et continue de préserver cet art ancestral.
View this post on Instagram
Ile natale des senteurs japonaises, Awaji est le principal producteur d’encens japonais. Son climat et ses vents d’Ouest, garantissent un séchage optimal de la précieuse résine. Le bois odorant aurait été découvert au VIème siècle sur l’île-même. Au début du règne de l’impératrice Suiko, en l’an 595, un morceau de bois de “jimi”, à savoir le bois d’agar, se serait échoué sur une plage de l’île. Consumé par le feu, le bois aurait révélé sa senteur enivrante. Les habitant de l’île en auraient alors fait don don à l’impératrice. Depuis, un petit sanctuaire shinto dédié au bois parfumé se niche sur une colline de l’île et une fois l’an, en juillet, les habitants de Awaji célèbrent l’encens au cours d’un rite.
Nommée kodo, la cérémonie de l’encens, très codifiée et raffinée, a pour but d’élever l’esprit et atteindre une sérénité. Également utilisé pour ses vertus purificatrices, l’encens fait partie intégrante des cérémonies bouddhistes et shintoïstes. Les samouraïs eux-mêmes l’utilisaient pour parfumer leur armure et s’octroyer, dit la légende, courage et invincibilité avant chaque combat.
View this post on Instagram
Depuis le développement de la fabrication de l’encens sur l’île en 1850, les “koh-shi”, signifiant littéralement “ceux qui maîtrisent les arômes”, demeurent les héritiers de la légende de l’encens de Awaji et perpétuent une tradition artisanale millénaire. Ces maîtres des encens maîtrisent à la perfection la totalité des opérations de fabrication des encens, du dosage à la finition et honorent ainsi un savoir-faire immuable. L’appelation des “koh-shi” est d’ailleurs soumise à des normes rigoureuses, de surcroît chaque encens se doit d’être entièrement façonné sur l’île même de Awaji, garantissant sa qualité irréprochable.
A titre d’exemple, la société HAKO, fondée en 1893, continue de perfectionner l’art de l’encens. Son papier d’encens en forme de feuille brûle avec précaution et dégage un arôme subtil qui dure jusqu’à trois mois. Élégantes et modernes, ces feuilles de papier aux senteurs de citron, bois d’agar ou encore cannelle sont fabriquées à la main, une par une, par le maître Kunjundo et son équipe de fidèles “koh-shi”, pour que jamais la tradition ne s’éteigne sur l’île de Awaji.
View this post on Instagram
LES PLUS POPULAIRES
-
“Buto”, la danse des ténèbres révolutionnaire
Né dans un contexte d’après-guerre rythmé par des mouvements contestataires, cet art subversif rejette les codes artistiques traditionnels.
-
Les hommes de bois de Nagato Iwasaki
Dans sa série “Torso”, l'artiste sculpte des statues d’hommes et femmes à partir de bois flotté, qu’il place ensuite dans la nature.
-
Namio Harukawa, maître du dessin SM
“Garden of Domina” offre une plongée dans l’univers d'une icône de l'“oshiri”, dont l’œuvre a aujourd’hui atteint le monde entier.
-
Ryo Fukui — Redécouverte d’une légende du jazz japonais
La discographie du pianiste a été rééditée à la demande du public, illustrant un regain d'intérêt pour ce genre musical au sein de l'archipel.
-
Le “chindogu”, le génie des objets inutilisables
Des inventions géniales mais impraticables : il n’en fallait pas plus pour que le concept connaisse un succès retentissant.



