Villa Kujoyama : derrière le projet, le rêve de Claudel

Production artistique et qualité architecturale, alliées à l’histoire du lieu, font de la Villa Kujoyama un site d’un grand intérêt.

09.09.2020

Villa Kujoyama

Si c’est en 1992 qu’a été édifiée dans les montagnes surplombant Kyoto la Villa Kujoyama telle que nous la connaissons, c’est Paul Claudel, alors ambassadeur de France au Japon, qui en 1926 conçoit le projet d’un institut culturel franco-nippon sur le mont Higashi.

Lieu de résidence où se côtoient et travaillent de nos jours des artistes français et japonais, la Villa Kujoyama constitue un lieu de création privilégié de par sa proximité avec la ville historique de Kyoto et son cadre naturel d’exception.

 

La rencontre de deux cultures

Commencée en janvier 1991, à l’initiative du ministre des affaires étrangères de l’époque désireux de reprendre le projet de Claudel, la construction de la Villa a été achevée un an et demi plus tard. C’est à Kato Kunio, qui avait précédemment collaboré à la rénovation du Centre culturel franco-japonais du Kansai, et à Uzushi Nakamura, que fut confiée la conception de l’édifice. Les deux architectes, à l’origine d’un atelier ouvert aux étudiants de l’université de Tokyo, avaient de longue date tissé des liens avec plusieurs universités françaises.

Kato Kunio, sélectionné en 1959 par le gouvernement français pour collaborer avec l’architecte Michel Ecochard, dans le cadre d’un programme novateur d’aménagement urbanistique de l’aire marseillaise, avait une très bonne connaissance de l’architecture française. L’architecture de la villa Kujoyama devait, selon lui, constituer une synthèse des deux cultures, unissant le rationalisme à la légèreté des lignes.

Réussite architecturale, le bâtiment, édifié à flanc de montagne, constitue également une prouesse du point de vue technique. La structure qui, fidèle à la tradition japonaise, est conçue pour jouer avec la lumière du jour et l’ombre des végétaux environnants, adoucit les lignes du béton et ses larges ouvertures vitrées laissent entrer l’environnement naturel. Le béton clair, quant à lui, est un clin d’œil à la rigueur du classicisme à la française.

Après sa rénovation en 2012, par l’architecte français Adrien Petit, l’espace, dont la structure de béton était vieillissante, a réouvert ses portes au public en 2014. Depuis 1993, la Villa Kujoyama a accueilli, fort à propos, dix-huit architectes en résidence qui ont pu apprécier un environnement de travail particulièrement inspirant.

Villa Kujoyama

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