Le Japon et la Bretagne unis par la gastronomie
©BREIZH Café
Si, à première vue, la Bretagne et le Japon n’ont pas grand chose à voir, il suffit de creuser davantage pour constater que les relations qui unissent l’archipel nippon à la péninsule française sont bien plus conséquentes qu’on ne le croit. En effet, le Japon et la Bretagne tissent ensemble des liens étroits. “La Bretagne et le Japon ont des relations discrètes mais intenses. Tous les ans le Conseil régional de Bretagne se déplace au Japon”, explique Nicolas Bonnardel, directeur général de la Chambre de Commerce et d’Industrie France Japon. “Sur 400 entreprises françaises installées au Japon, on en compte une petite vingtaine en provenance de Bretagne”, poursuit-il.
Des relations pérennes, notamment dans le domaine culinaire. “Les produits bretons s’exportent très bien au Japon”, précise François-Xavier Colas, CEO de French F&B, une société qui exporte des produits gastronomiques au Japon. “Nous exportons 90 % de produits français sur le sol japonais. Avec plusieurs gros succès comme les galettes, mais aussi le beurre Bordier ou encore le cidre.”
Des régions unies par les mêmes ingrédients
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Mais alors comment expliquer cet attrait de l’archipel nippon pour les Bretons ? “Les Bretons ont une attache régionale particulière, tout en ayant des velléités à découvrir de nouveaux mondes. C’est dans notre ADN Breizh !”, précise François-Xavier Colas, originaire de Saint Brieuc. “La diaspora bretonne est très dynamique et particulièrement au Japon.”
Le meilleur ambassadeur de cette poignée de Bretons installés dans l’archipel ? Bertrand Larcher, créateur des Breizh café, ces restaurants bretons haut de gamme, disséminés désormais bien au-delà de la région la plus occidentale de France, avec des adresses à Paris et pas moins de neuf au Japon. “Au Japon, j’ai découvert une culture ancienne du sarrasin – le soba, sous forme de nouilles – et j’ai constaté qu’il n’y avait aucune crêperie bretonne”, indique Bertrand Larcher. “Mon intention dans mes restaurants a donc été de faire manger du sarrasin à ma façon, accompagné de cidre, de pommes de terre, de porc et de beurre : un vrai challenge !”
Une culture des produits de la mer
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Des relations franco-japonaises que cet ancien élève de l’école hôtelière de Dinard a également poursuivies dans l’Hexagone en confiant les rênes de La Table Breizh Café, restaurant gastronomique japonais à Cancale, au chef Fumio Kudaka. “Ici, le chef utilise les produits du terroir et y ajoute la technique japonaise et les ingrédients japonais pour en faire un mélange entre la France et le Japon”, précise Bertrand Larcher. “La mer est voisine et les produits marins constituent une grande part de l’alimentation des habitants, tout comme en Bretagne. En fait, je cherche à mettre en œuvre cette union des cultures de la table, différentes et proches à la fois.” Une recette qui semble fonctionner puisque le duo s’est vu récompensé d’une étoile au prestigieux Michelin trois ans après son ouverture.
David Moreul est également un fier représentant de la Bretagne au pays du Soleil Levant. Après avoir fait ses classes au Breizh Café, il ouvre sa propre adresse, Maison Bretonne, en plein coeur de l’incontournable quartier de Shibuya. “J’ai créé ma petite crêperie de 24 places à Shibuya en 2008. Je voulais proposer un autre type de galettes, des galettes Kraz, fines et croustillantes que l’on trouve dans le Finistère et le Morbihan.” Mais le chef ne s’arrête pas là et franchit une étape supplémentaire dans l’implantation de la Bretagne au Japon en ouvrant en 2010 une école de crêpier dans la plus grande ville du monde. “Nous avions constaté avec ma femme que les Japonais souhaitaient reproduire ces galettes et nous demandaient comment faire. Nous avons donc planché sur le sujet et ouvert cette école où nous formons essentiellement des femmes de 40-50 ans en reconversion professionnelle ou des hommes de 60 ans qui préparent une activité pour leur retraite.”
La Bretagne n’en a pas donc pas fini de poursuivre sa conquête japonaise.
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