Ataru Sato crée pour (se) comprendre
Entre décadence, sexe, obsessions et peurs, l’œuvre de l’artiste lui permet de faire lui-même le point. Un travail d'introspection.
Ataru Sato, “Adventure” (2017) - Photo by Keizo Kioku © Ataru Sato, Courtesy of KOSAKU KANECHIKA
Dessiner, peindre, de fins traits réalisés avec un crayon, de gros coups de pinceau. L’œuvre de l’artiste japonais Ataru Sato est puissante, obsessionnelle, elle se veut une description de son existence, de ses interactions avec son environnement, un autoportrait de vie, qui semble dépasser ce dont il a conscience, ce qu’il pourrait exprimer avec des mots.
L’artiste, né en 1986, a toujours dessiné. À l’Université de Kyoto d’Art et de Design, où enseigne l’artiste Keiichi Tanaami — qui influence son œuvre —, il rencontre également Tabaimo.
Journal intime
L’œuvre d’Ataru Sato s’articule autour de dessins noirs au crayon et de peintures multicolores. Dans ses dessins, un visage émerge généralement d’une foule d’éléments, de scènes denses, tandis que d’autres formes humaines sont dissimulées. Ses peintures présentent pour certaines le même type d’environnements, la couleur mettant davantage en évidence les détails, les formes ou objets entourant le visage central.
L’artiste retranscrit ses pensées, ses expériences quotidiennes, façonnées par les interactions, par les autres. Parmi ces échanges, la sexualité occupe une place importante. Si les allusions sont parfois discrètes, d’autres peintures sont davantage explicites. Ataru Sato déclarait ainsi en 2012 à Andrey Bold que c’était ce qui l’inspirait le plus : « une expérience mentalement stimulante, qui vous permet de toucher une personne d’une manière différente […] Je n’ai pas forcément une grande confiance en moi, mais je me sens habilité pour le sexe. Il fait appel à mes cinq sens. »
Ataru Sato voit l’art comme un acte visant à « exprimer ses expériences, son vécu », et « n’a aucune aspiration à créer de l’art pour l’art, un art innovant ou qui cherche à avoir du sens », explique sa galerie Kosaku Kanechika, confirmant une œuvre qui s’assimile à un journal intime.
Cette plongée dans l’intimité de l’artiste amène l’observateur dans un univers érotique, psychédélique où peurs, les passions et obsessions se dévoilent.
L’oeuvre d’Ataru Sato est à retrouver sur le site internet de la galerie Kosaku Kanechika.
Ataru Sato “She side” (2014) - Photo by Keizo Kioku © Ataru Sato, Courtesy of KOSAKU KANECHIKA
Ataru Sato, “Things left undone” (2018) - © Ataru Sato, Courtesy of KOSAKU KANECHIKA
Ataru Sato, “Apparaître” (2018) - © Ataru Sato, Courtesy of Office Baroque
Ataru Sato, “MAN” (2017) - Photo by Kenji Takahashi © Ataru Sato, Courtesy of KOSAKU KANECHIKA
LES PLUS POPULAIRES
-
“Buto”, la danse des ténèbres révolutionnaire
Né dans un contexte d’après-guerre rythmé par des mouvements contestataires, cet art subversif rejette les codes artistiques traditionnels.
-
Maquereau grillé façon kabayaki par Tim Anderson
Le chef américain revisite les traditionnelles anguilles kabayaki japonaises en faisant varier l'ingrédient principal.
-
Jinbocho, le quartier des libraires de Tokyo
Les environs de Chiyoda-ku sont réputés pour leurs librairies d'occasion, maisons d'édition et autres curieux antiquaires.
-
Les plats alléchants des films du Studio Ghibli sont bien plus que des détails
La nourriture, souvent inspirée de recettes appréciées des réalisateurs, est un élément majeur de l'intrigue de ces films d'animation.
-
La tradition des œufs noirs du volcan de Hakone
Dans la vallée volcanique de Owakudani, de curieux œufs noirs aux vertus bienfaisantes sont cuits dans les eaux sulfuriques.