“From Somewhere to Elsewhere”, la revanche des petites choses

En braquant son objectif sur des sujets en transit, le photographe Yota Yoshida signe une série pleine de poésie sur le quotidien.

01.02.2022

TexteClémence Leleu

© Yota Yoshida

Un homme en pleine sieste, mouchoirs et lunettes sur les yeux, profitant d’un trajet en métro pour reprendre des forces, un enfant qui a l’air d’escalader sa mère à un arrêt de bus, un cheval blanc qui paraît sortir d’un film fantastique tant il semble étranger à son environnement ou encore une girafe géante en plastique trônant au milieu d’un parking de voitures d’occasion. Sur chacun des clichés de la série From Somewhere to Elsewhere du photographe Yota Yoshida, un élément attire l’oeil du spectateur. Un éloge de l’étrangeté banale, souhaité par l’artiste lui-même.

Yota Yoshida est né en 1981 et grandit au nord de Kumamoto, sur l’île de Kyushu, avant de s’installer à Tokyo. C’est en 2013, à la naissance de son premier enfant, qu’il débute la photographie. « Au début, je prenais surtout des photos de ma famille, mais petit à petit, je me suis intéressé à d’autres choses et j’ai commencé à prendre des photos dans la rue », confie à Pen celui qui a appris la photographie en autodidacte. 

 

Loin de la photographie de spectacle

Ses photos, toutes numériques, que l’auteur souhaite le moins retouchées possibles, s’attardent sur des détails. Détails qui, s’il n’avaient pas été capturés par le boîtier de Yota Yoshida n’auraient sans doute pas retenu l’attention des promeneurs alentour. « Mais ce sont les petites choses que la plupart des gens négligeraient s’ils ne les voyaient pas à travers un appareil photo et dans une image. Lorsque cela devient une photographie, l’événement reçoit plus d’attention, et lorsque des personnes qui n’étaient pas là le voient, cela évoque un contexte différent », explique l’artiste, qui confie n’être pas attiré par les sites particulièrement intéressants dont les amateurs de photographie sont habituellement férus, ou par tout ce qui ressemble au spectacle. 

Ainsi, il leur préfère les espaces du quotidien, les instants suspendus d’un trajet en bus ou en métro, des balades au parc ou dans des aires de jeux. Avec irrémédiablement un point commun : des photos prises sur le vif, où figurent des inconnus, toujours dans l’espace public. « Ces photos urbaines rappellent au spectateur que se joue une histoire qui n’est pas fermée et qui a de la profondeur », conclut le photographe. Yota Yoshida a également signé une série capturée cette fois-ci au port de Santa Monica aux États-Unis, The Imaginary Birds

 

From Somewhere to Elsewhere, une série de photographies par Yota Yoshida à retrouver sur son site internet.

© Yota Yoshida

© Yota Yoshida

© Yota Yoshida

© Yota Yoshida

© Yota Yoshida

© Yota Yoshida

© Yota Yoshida

© Yota Yoshida