Haruto Hoshi, lumière sur les marges
Le photographe, spécialiste des photos de rue prises au flash, propose dans “Whistle”, un condensé de ses pérégrinations nocturnes.

© Haruto Hoshi - Little Big Man
Hôtesses, militants d’extrême-droite, travestis, estropiés, SDF… Haruto Hoshi convie le lecteur, dans sa série Whistle, à une balade dans les entrailles des mégapoles japonaises. De Tokyo à Osaka, le photographe capture au grand-angle et au flash la vie des marges et du monde de la nuit, sans fard ni paillettes.
Haruto Hoshi naît en 1970, dans la ville côtière de Yokohama, à quelques encablures de la capitale. Fasciné depuis son adolescence par les dessous de la vie urbaine japonaise, il en photographie la face cachée, après un passage sur le banc de l’Institut de recherche sur la photographie contemporaine où il apprendra les rudiments des techniques photographiques.
Un décor underground
Considéré comme le successeur de Katsumi Watanabe, connu notamment pour ses photos du quartier rouge de Tokyo, et Seiji Kurata, Haruto Hoshi met en lumière un décor qui échappe souvent au regard des touristes de passage. Dans ses clichés bruts, pris principalement dans les quartiers underground d’Osaka et dans le quartier de Shinjuku à Tokyo, les ruelles tortueuses se parent à la nuit tombée d’une nouvelle aura, terrain de jeu des entraîneuses, des clients de bars à filles et tristes points de chute des sans-abri.
Whistle poursuit, en couleurs cette fois, un travail débuté quelques années plus tôt et également compilé dans un ouvrage en 2007, Luminance of streets, où le photographe capturait l’essence des bas-fonds urbains au flash, en noir en blanc.
Whistle (2017), un livre de photographies par Haruto Hoshi, publié chez Little Big Man.

© Haruto Hoshi - Little Big Man

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