Immersion dans une Sumo School avec Daniel Ali
Le photographe a infiltré une école de formation de lutteurs pour enquêter sur la façon dont on devient sumo, icône de la culture populaire.

“Sumo School” © Daniel Ali
Au milieu des montagnes du nord du Japon, c’est dans le village de Nou qu’en 2014 Daniel Ali réalise son premier projet photographique, Sumo School. Au mois d’avril, alors que sept nouveaux élèves intègrent l’école, l’artiste s’immerge dans un sport pratiqué depuis près de 2000 ans au Japon.
Né en 1985, le photographe a grandi à Londres. Diplomé en Artists’ Film, Video & Photography à la University for the Creative Arts, il se spécialise dans un travail documentaire l’emmenant à travers le monde. Sumo School a été récompensé en 2015 par la Magenta Foundation dans le cadre de Flash Forward, un concours dédié aux photographes émergents.
Dans Sumo School, Daniel Ali s’intéresse en particulier au quotidien de ces étudiants, à leur mode de vie. « On leur sert d’énormes dîners, qu’ils doivent finir avant d’être autorisés à quitter la table. Je n’ai pas en tête la quantité de calories qu’ils consomment, mais en un seul repas, c’est un apport calorique plus important que celui quotidien d’une personne ordinaire », explique le photographe dans une interview à Pen. Au fil de ses échanges avec les entraîneurs, Daniel Ali comprend que si les combattants aux physiques les plus imposants possèdent un avantage, « d’autres apprennent à utiliser un corps moins massif, à travers la vitesse de déplacement ou la tactique. »
Un sport très codifié
Pour ce qui est des règles de ce sport : à partir d’un ensemble de prises autorisées, le combat se termine quand un des deux acteurs est poussé en dehors d’un cercle d’un diamètre de 4,55 mètres, ou si une partie du corps autre que la plante des pieds touche le sol. La série de photographies en noir et blanc et couleur réalisée au sein de la Kaiyo High School présente des portraits d’élèves en tenue de combat, des moments de vie, le matériel associé à cette pratique et l’environnement dans lequel évolue la communauté.
Le travail de Daniel Ali permet de découvrir l’univers de ces élèves lutteurs qui entrent à l’école à l’âge de 12 ans et pénètrent dans un monde structuré par des règles très strictes. Celles-ci sont basées sur un rituel religieux shinto dédié aux dieux, dont la première mention écrite apparaît en 712 dans le Kojiki, un texte fondamental du shintoïsme et également le plus ancien exemplaire existant d’écriture japonaise.
Daniel Ali a poursuivi son travail documentaire dans d’autres séries dont Places, qui réunit des photographies réalisées à travers le monde dans un cadre naturel ou urbain — notamment dans la ville de Shimoda, au Japon.
Sumo School (2014), une série photographique par Daniel Ali disponible sur son site internet.

“Sumo School” © Daniel Ali

“Sumo School” © Daniel Ali

“Sumo School” © Daniel Ali

“Sumo School” © Daniel Ali

“Sumo School” © Daniel Ali

“Sumo School” © Daniel Ali
LES PLUS POPULAIRES
-
« C’est un plaisir sincère que mes objets soient reconnus comme appartenant au cercle du Mingei »
Les couverts de laiton soigneusement façonnés par Ruka Kikuchi dans son atelier de Setouchi sont appréciés dans tout le Japon et ailleurs.
-
“Buto”, la danse des ténèbres révolutionnaire
Né dans un contexte d’après-guerre rythmé par des mouvements contestataires, cet art subversif rejette les codes artistiques traditionnels.
-
L'audace d'après-guerre du mouvement japonais Gutai
Ce courant incarne le renouveau de l'art japonais en apportant une importance considérable aux matériaux et à la performance.
-
Les hommes de bois de Nagato Iwasaki
Dans sa série “Torso”, l'artiste sculpte des statues d’hommes et femmes à partir de bois flotté, qu’il place ensuite dans la nature.
-
AD DESIGNLe nouveau siège social de Takeda : entre tradition et innovation
L'entreprise pharmaceutique Takeda, l’une des entreprises leader les plus anciennes du Japon. Elle a récemment établi son nouveau siège social à Tokyo.




