Kensuke Koike bouscule l’art du portrait
Dans “No more no less”, l'artiste façonne de nouvelles identités à des inconnus portraitisés dans les années 80 grâce à des collages.

© Kensuke Koike
No more no less est surtout une histoire de rencontre. Un habile trio réuni autour de l’amour de la photographie. À l’origine, il y a un étudiant en photo à l’Université de Shanghai, dans les années 80. Ce dernier, tombé dans l’anonymat, consigne dans un carnet ses tirages de portraits studio d’anonymes en noir et blanc, accompagnés des négatifs originaux et annotés par son professeur.
Vient ensuite Thomas Sauvin, spécialiste de photographie contemporaine chinoise, qui fait l’acquisition en 2015 de ce carnet, le sauvant de la destruction dans une usine de recyclage de la banlieue de Pékin. Dernier maillon de cette chaîne créative, Kensuke Koike, un artiste japonais, maître du collage basé à Venise.
Réinventer le portrait sans ajout ni soustraction
Koike et Sauvin décident alors de lancer le projet No more no less : de nouvelles épreuves argentiques, réalisées à partir des négatifs originaux de l’album, passent sous le scalpel de Kensuke Koike. L’artiste nippon, avec sa lame et son rouleau adhésif, découpe, déconstruit et réinvente les images, avec un seul impératif : rien n’est retiré, ni ajouté à la photo prise par l’étudiant chinois.
On découvre alors une série photographique aux nouveaux contours, à la géométrie bouleversée, modelant aux anonymes capturés sur la pellicule une nouvelle identité et amenant le public à se questionner sur les multiples possibilités cachées derrière un simple portrait. Un travail fascinant de découpe et de réassemblage que l’artiste japonais documente notamment en vidéo sur son compte Instagram.
No more no less (2019), par Kensuke Koike et Thomas Sauvin, un livre édité par The (M) Editions.

© Kensuke Koike

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© Kensuke Koike

© Kensuke Koike

© Kensuke Koike
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