Le bonsaï, une représentation microcosmique de l’univers
Dans la série “Bonsai - Microcosms Macrocosms”, le photographe Masao Yamamoto met en perspective la nature et les créations humaines.

© Masao Yamamoto
Dérivé de la pratique chinoise du penjing, l’art du bonsaï serait apparu au Japon sous l’ère Heian (794-1192), avant d’être assimilé lors de l’apparition du bouddhisme zen à l’éternité et l’harmonie entre l’homme et la nature. Dans sa série, Bonsai – Microcosms Macrocosms (2019), le photographe Masao Yamamoto propose de mettre en perspective la nature et les créations humaines.
Ces mises en scène sont marquées par sa formation initiale de peintre, effectuée aux côtés de Goro Saito, avant que Masao Yamamoto ne se tourne vers la photographie en 1980.
La nature des artifices
Le nom original de la série, 手中一滴 (Shuchu Itteki), est un mot inventé par l’artiste. Il renvoie aux préceptes du bouddhisme zen, et à l’idée qu’une « goutte de rosée habite l’univers. » Ainsi, comme l’expliquait Masao Yamamoto à l’occasion de l’exposition de son travail à la Galerie Yancey Richardson, « depuis l’Antiquité, les gens ont considéré le bonsaï comme une représentation microcosmique de l’univers entier, résidant dans un seul pot. La bonne manière d’apprécier le bonsaï était de le placer sur une alcôve tokonoma dans une salle traditionnelle, où le sol est fait de tatami. »
Masao Yamamoto capture la beauté du bonsaï à travers des images sépia, et replace ces bonsaïs, artificiellement créés par l’homme, dans un environnement naturel, au premier plan de sublimes paysages — parfois enneigés — et de ciels étoilés, qu’il accompagne pour certains d’itteki, de minuscules gouttes d’eau dorées. L’artiste se joue des perspectives et ouvre la voie aux réflexions du public, interrogeant le rapport entre ces « objets naturels » créés par l’homme, et un environnement intact.
L’ouvrage, dont le reliage traditionnel a été réalisé par les artisans de l’atelier de reliure Hakushowdo, invite à la méditation, à la réflexion et à l’introspection.
Bonsai – Microcosms Macrocosms (2019), un livre de photographies par Masao Yamamoto, publié par T&M Projects.

© Masao Yamamoto

© Masao Yamamoto

© Masao Yamamoto

© Masao Yamamoto

© Masao Yamamoto

© Masao Yamamoto
LES PLUS POPULAIRES
-
« C’est un plaisir sincère que mes objets soient reconnus comme appartenant au cercle du Mingei »
Les couverts de laiton soigneusement façonnés par Ruka Kikuchi dans son atelier de Setouchi sont appréciés dans tout le Japon et ailleurs.
-
« Le Mingei reste toujours insaisissable, cent ans après sa naissance »
Sō Sakamoto est un potier d’Onta-yaki, une forme de céramique datant du XVIIIe siècle mise en avant par Sōetsu Yanagi, fondateur du Mingei.
-
« On dit souvent qu’il faut apprendre de ses échecs… mais est-ce vraiment si simple ? »
Dans “Guide de survie en société d'un anti-conformiste”, l'auteur Satoshi Ogawa partage ses stratégies pour affronter le quotidien.
-
Du Japon vers le monde, des photographes appelés à s’imposer à l’international
Le T3 PHOTO FESTIVAL 2025 expose cinq photographes japonais émergents et confirmés, afin de soutenir leur rayonnement à l’étranger.
-
“Le Japon interdit”, l'oeil d’Irina Ionesco
Dans cet ouvrage, la photographe va au plus près des corps, révélant ceux, tatoués, de “yakuza” ou celui, érotisé, d'une artiste underground.



