Rêver entre Tokyo, Petropolis et Los Angeles
Les toiles de l’artiste nippo-brésilienne Asuka Anastacia Ogawa sont une ode à la créativité née de la diversité des expériences culturelles.
Asuka Anastacia Ogawa, “Meu Sol”, 2021 © Asuka Anastacia Ogawa, Courtesy of the artist and Blum & Poe, Los Angeles/New York/Tokyo
Ces figures enfantines le fixent dans les yeux, le spectateur tente de déchiffrer le message, analyse la scène. Pourtant le récit demeure mystérieux, mystique. Les peintures figuratives de l’artiste nippo-brésilienne Asuka Anastacia Ogawa naissent de ses racines, de ses souvenirs, d’une vie aux influences multiples, propice à l’évasion.
Née à Tokyo, elle a déménagé dans une ferme rurale au Brésil à l’âge de trois ans, a fréquenté un lycée en Suède, puis s’est installée à Londres pour étudier à Central Saint Martins. Elle vit aujourd’hui aux États-Unis, entre New York et Los Angeles, et continue d’accumuler des expériences culturelles, enrichissant sa réserve à rêveries.
L’onirisme et ses symboles
L’œuvre d’Asuka Anastacia Ogawa s’apparente à l’art naïf. Ses peintures sont simples, folkloriques, font appel aux émotions, renvoient aux contes, aux mythes transmis par les femmes auprès desquelles elle a grandi. À l’occasion de l’exposition de son travail à la galerie Blum & Poe — présente à New York et Tokyo —, l’artiste est interrogée sur ce qu’elle considère comme « sa maison ». « Je pense aux gens que j’aime quand je pense au mot “maison” — un lieu où j’ai le temps d’explorer, un endroit pour peindre, c’est là que je me sens le plus chez moi. » Ici, les œuvres sont à la fois une méditation sur l’interdépendance et l’appartenance.
Les figures androgynes et enfantines représentées par l’artiste peuvent au premier regard avoir le même “style”, mais l’uniformité apparente s’évapore lorsqu’on observe le détail des attitudes, des environnements et des symboles convoqués. Ces visages semblables deviennent uniques, le regard peut y déceler une humeur, un message, dont le sens et le détail seront laissés à la libre interprétation du public. Aux côtés d’animaux — qui convoquent également des références bibliques —, les figures évoluent hors du temps, comme peuvent l’être nos propres rêves, et fixent le public d’un regard bienveillant, l’invitant à un onirisme qui puisera dans ses propres expériences.
Plus d’information sur le travail de Asuka Anastacia Ogawa est disponible sur le site de sa galerie.
Asuka Anastacia Ogawa, “Ovo”, 2021 © Asuka Anastacia Ogawa, Courtesy of the artist and Blum & Poe, Los Angeles/New York/Tokyo
Asuka Anastacia Ogawa, “Laundry day”, 2021 © Asuka Anastacia Ogawa, Courtesy of the artist and Blum & Poe, Los Angeles/New York/Tokyo
Asuka Anastacia Ogawa, “Verde”, 2021 © Asuka Anastacia Ogawa, Courtesy of the artist and Blum & Poe, Los Angeles/New York/Tokyo
Asuka Anastacia Ogawa, “Pink”, 2021 © Asuka Anastacia Ogawa, Courtesy of the artist and Blum & Poe, Los Angeles/New York/Tokyo
Asuka Anastacia Ogawa, “Meu remédio”, 2021 © Asuka Anastacia Ogawa, Courtesy of the artist and Blum & Poe, Los Angeles/New York/Tokyo
Asuka Anastacia Ogawa, “Minha vó”, 2021 © Asuka Anastacia Ogawa, Courtesy of the artist and Blum & Poe, Los Angeles/New York/Tokyo
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