Ronin de Goede et le tatoueur des yakuza
La série de photographies “Asakusa” nous plonge dans l’univers du tatouage japonais, et ses liens avec l’univers du crime.
“Asakusa” © Ronin de Goede
À la fin de l’année 2020 au Japon, une décision de justice a rendu le métier de tatoueur… légal. Jusqu’alors cette pratique — à l’image sulfureuse car historiquement associée aux yakuza —, était considérée comme un acte médical, du fait de l’utilisation d’aiguilles. Aucun tatoueur ne possédait de diplôme de médecin, rendant la pratique illégale.
En 2017, le photographe hollandais Ronin de Goede a suivi le travail du célèbre tatoueur Horikazu, proche des yakuza et spécialisé dans les tatouages arborés sur l’ensemble du corps. Ces moments partagés sont à découvrir dans la série Asakusa (2020).
De Francfort au Sanja matsuri
Le projet de l’artiste débute en 2011 lorsqu’il se rend chez le célèbre tatoueur Horikazu Shodai. Il apprend à ce moment que celui-ci est gravement malade, et fait connaissance avec son fils, également tatoueur. Ce dernier l’introduit dans son univers. Quelques mois après, le tatoueur (qui a dans l’intervalle adopté le nom de son père) se rend à Francfort à un salon du tatouage, avec des amis. Ronin fait alors office de guide européen pour le groupe.
C’est en 2016 que Ronin de Goede fait son retour au Japon, afin de mener à bien son projet de série. La discrétion de Ronin lors des séances qu’il observe, et sa parfaite entente avec Horikazu lui permet de gagner sa confiance, et celui-ci l’autorise à débuter son travail et sortir son appareil photo.
Lors des visites suivantes, le photographe né en 1978 rencontre des clients d’Horikazu — principalement des yakuza. Outre les photographies prises dans le studio du tatoueur, la série en noir et blanc réunit des portraits de clients, des photos dans l’intimité des membres de gangs, auprès de leurs familles, ou encore des clichés réalisés lors du Sanja matsuri, le festival shinto de Tokyo. Il y a deux ans, il était ainsi à l’occasion de cet événement le photographe officiel du plus important groupe de yakuza participant, le Takahashi-gumi.
Pour découvrir un autre aspect du travail de Ronin de Goede, la série Anomie associe des portraits de femmes, entre aliénation et anarchie.
Asakusa (2020), un livre de photographies par Ronin de Goede, publié par la Zen Foto Gallery.
“Asakusa” © Ronin de Goede
“Asakusa” © Ronin de Goede
“Asakusa” © Ronin de Goede
“Asakusa” © Ronin de Goede
“Asakusa” © Ronin de Goede
“Asakusa” © Ronin de Goede
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