Shio Kusaka, une vision personnelle de la poterie japonaise
Des souvenirs d'enfance de tasses à thé, de l'artisanat ancien, de pastèques ou de dinosaures... L'artiste s'inspire de multiples références.

“Fruits 7”, Porcelaine, 2014 © Shio Kusaka, Photo : Wood Kusaka Studios. Avec l'aimable autorisation de l'artiste et David Zwirner.
C’est pour ses récipients en céramique et en grès, inspirés des formes et pratiques traditionnelles japonaises, chinoises, chypriotes et grecques, que la créatrice est aujourd’hui connue. Pourtant, au-delà de cette reconnaissance institutionnelle, Shio Kusaka réalise des objets aussi fonctionnels qu’artistiques. Née en 1972 au Japon, elle vit et travaille aujourd’hui à Los Angeles.
Diplômée en 2011 d’un BFA en céramique de l’University of Washington de Seattle, l’artiste s’est installée à Los Angeles en 2003, avant d’obtenir sa première exposition en 2005 à Tortoise Venice. Son travail a depuis été présenté à la Whitney Biennial, en 2014. En 2021, elle a été récompensée de l’Isamu Noguchi Award.
Influences érudites et intimes
Son utilisation des formes, de la couleur et sa technique sont fortement influencées par la période Yayoi au Japon (entre 300 avant J.C et 300 après J.C). Mais, au delà de ces références traditionnelles, les céramiques réalisées par Shio Kusaka prennent des formes souvent excentriques : un vase grec peut avoir l’apparence d’une pastèque, tandis qu’une galerie peut être envahie par de petits dinosaures en céramique — une inspiration qui lui vient du temps passé auprès de ses enfants. Son travail s’inscrit également dans l’histoire de l’art plus récente, en transposant sous forme de céramique des œuvres d’artistes tels que Agnes Martin ou Sol Le Witt.
À ces références historiques, Shio Kusaka ajoute à sa démarche ses expériences personnelles, notamment un souvenir de son enfance passée à Morioka, celui de la porcelaine utilisée par sa grand-mère lors des cérémonies du thé. Ces diverses références et influences ont fait naître au fil des années une production hétérogène, qui défie toute catégorisation.
Davantage d’informations sur le travail de Shio Kusaka sont disponibles sur le site de la galerie David Zwirner.

“Watermelon 11”, Grès, 2015 © Shio Kusaka, Photo : Wood Kusaka Studios. Avec l'aimable autorisation de l'artiste et David Zwirner.

“Carved 77”, Grès, 2015 © Shio Kusaka, Photo : Wood Kusaka Studios. Avec l'aimable autorisation de l'artiste et David Zwirner.

“Unicorns 2”, Porcelaine, 2015 © Shio Kusaka, Photo : Brian Forrest. Avec l'aimable autorisation de l'artiste et David Zwirner.

“Animal 2”, Grès, 2014 © Shio Kusaka, Photo : Wood Kusaka Studios. Avec l'aimable autorisation de l'artiste et David Zwirner.

“Dot 64”, Porcelaine, 2014 © Shio Kusaka, Photo : Wood Kusaka Studios. Avec l'aimable autorisation de l'artiste et David Zwirner.

“Pot 24”, Grès, 2014 © Shio Kusaka, Photo : Wood Kusaka Studios. Avec l'aimable autorisation de l'artiste et David Zwirner.
LES PLUS POPULAIRES
-
Du néo-pop à l’art conceptuel, le succès des artistes contemporains japonais en France
Portées par un “japonisme contemporain”, les oeuvres de Takeru Amano, EXCALIBUR ou encore Daijiro Hama ont trouvé leur public.
-
Aux origines du Mingei, le mouvement pour les arts populaires japonais
À l'occasion du centenaire de sa création, retour sur une pensée qui a marqué l'histoire de l'art japonais.
-
AD VOYAGESÀ l’avant-garde de l’artisanat à Mie, entre tradition et innovation
De la poterie Banko à la culture de perles, sans oublier les algues aromatiques ou le saké pétillant, la région se réinvente avec durabilité.
-
Recette du traditionnel “tonkotsu” ramen par Brian MacDuckston
Originaire de Fukuoka, ce ramen est l’un des plus reconnaissables, notamment grâce à la blancheur de son bouillon et sa garniture colorée.
-
Contempler la lune lors d'“o-tsukimi”
Lors de l’équinoxe d’automne, les Japonais se réunissent pour célébrer “o-tsukimi”, la fête de l’observation de la lune.