“The Tokyoiter”, un double hommage
Ce collectif propose à des illustrateurs de représenter la capitale japonaise en adaptant le style des couvertures de “The New Yorker”.

© Alessandro Bioletti & The Tōkyōiter
Quand on évoque le dessin de presse international, le titre qui fait figure de référence est depuis longtemps The New Yorker, fondé en 1925.
À travers le monde, des graphistes ont depuis rendu hommage à la publication américaine, à la manière de The Parisianer, né en 2013. En 2015, l’illustrateur britannique Andrew Joyce, le directeur artistique français David Robert et l’illustrateur et directeur créatif japonais Tatsushi Eto créent The Tokyoiter, son pendant japonais.
« Dessiner leur vision de Tokyo »
Depuis, des illustrateurs — Japonais ou non, mais ayant en commun une expérience prolongée de la ville —, proposent gracieusement de « dessiner leur vision de Tokyo ».
Parmi ces artistes, Vasco Mourão, originaire du Portugal, et aujourd’hui basé à Barcelone. Celui qui a passé de longs moments dans la capitale japonaise a créé Tokyo Lights. Il explique à Pen que « l’œuvre est une lettre d’amour au paysage graphique des rues de Tokyo, son énergie, son chaos et ses messages qui se chevauchent. » Son travail est « strictement basé sur les enseignes en néon, les devantures de magasins et la typographie des rues » de la ville, en se basant sur « mes souvenirs et mes photographies, principalement des quartiers de Shinjuku, Kabuki-cho, Shibuya, Shimokitazawa, Ikebukuro et Ginza, plus un petit hommage à Shuetsu Sato (un agent de sécurité du métro) et sa signalisation faite à la main. Je peux à peine lire le japonais, donc pour l’essentiel, j’ai dessiné des lettres dont le sens m’est inconnu », poursuit Vasco Mourão.
C’est ainsi une expérience personnelle, en forme d’hommage, qui est proposée ici. Chaque artiste met en lumière ce qui, selon eux, fait de Tokyo une ville incroyable, et ce qui dans ce cadre urbain stimule la créativité. « Pour moi, une bonne couverture doit avoir une sorte de relation intime avec Tokyo, mais parler à tout le monde », résume David Robert dans une interview donnée à Tokyo Weekender.
Les couvertures de The Tokyoiter peuvent être découvertes sur un compte Instagram dédié.

© Fern Choonet & The Tōkyōiter

© Vasco Mourão & The Tōkyōiter

© Louis-Étienne Vallée & The Tōkyōiter

© Aiko Sogo & The Tōkyōiter

© James Daw & The Tōkyōiter
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