Un regard japonais sur les enfants chinois des années 1980
La série “Dear Old Days II” du photographe Ryoji Akiyama illustre le contraste entre les deux sociétés et leur rapport à l'éducation.
“Dear Old Days II”, Ryoji Akiyama
En 1982, la publication de Dear Old Days par le photographe japonais Ryoji Akiyama faisait suite à un long périple à travers la Chine, dans le contexte de la normalisation des relations entre les deux pays. En 2019, en parallèle de la republication d’une nouvelle version de l’ouvrage, un second opus, Dear Old Days II, permet de découvrir 122 photos inédites parmi les 8.000 réalisées à l’époque.
Né en 1942 à Narakawa d’un père photographe professionnel, Celadon Akiyama, Ryoji Akiyama se balade un appareil à la main depuis son plus jeune âge. Après avoir rejoint l’Associated Press en tant que photo-reporter, il collabore avec le quotidien Asahi Shimbun, avant de choisir la voie de l’indépendance.
Une enfance épanouie
À l’âge de 40 ans, il entame cinq visites en Chine — dans le cadre d’un projet publicitaire —, immortalisant des scènes de vie de la population, et notamment d’enfants, dans diverses régions du pays.
Avec ces clichés, le photographe dresse un parallèle entre la manière d’aborder l’éducation durant cette période dans les deux pays. Ainsi, avant d’observer la jeunesse chinoise, le photographe avait publié une série dédiée à celle japonaise, intitulée Unhappy Children, dans laquelle il illustrait l’emploi du temps très chargé des enfants à Tokyo, qui doivent travailler tous les jours après l’école et semblent avoir encore moins d’énergie que les adultes.
En Chine, dans un système éducatif moins strict, les enfants semblent avoir davantage de libertés, tandis que la manière d’aborder l’apprentissage est plus ludique. Si les enfants chinois travaillent également dur, ils dégagent toutefois davantage de dynamisme, semblent épanouis. Ils se passionnent aussi pour la lecture, notamment par le biais des magazines et livres qui sont vendus à des prix très abordables au bord des routes, comme le souligne Ryoji Akiyama dans des propos repris par le site CathayGifts.
D’autres clichés du photographe, en noir et blanc et réalisés au Japon, appartiennent à la collection du MoMA.
Dear Old Days II (2019) un livre de photographies par Ryoji Akiyama publié par Seisodo.
“Dear Old Days II”, Ryoji Akiyama
“Dear Old Days II”, Ryoji Akiyama
“Dear Old Days II”, Ryoji Akiyama
“Dear Old Days II”, Ryoji Akiyama
“Dear Old Days II”, Ryoji Akiyama
“Dear Old Days II”, Ryoji Akiyama
LES PLUS POPULAIRES
-
Chiharu Shiota, fils rouges de l'âme
L’année dernière, plus de 660 000 personnes ont visité la rétrospective Chiharu Shiota: The Soul Trembles au musée d’art Mori.
-
De spectaculaires feux d'artifice nippons
Le photographe Hidenobu Suzuki a capturé les “tezutsu hanabi”, des cascades de flammes tenues à bout de bras par des hommes jusqu'à épuisement.
-
Kakurega Omakase, gastronomie japonaise en terre mexicaine
Ce restaurant, dirigé par le chef japonais Keisuke Harada, se situe sur la côte d'Oaxaca, au cœur du domaine de la fondation Casa Wabi.
-
Yozo Hamaguchi, jouir de l’obscurité
Les gravures de l’artiste ont le pouvoir de faire émerger des profondeurs les éléments représentés, se jouant des plans.
-
Namio Harukawa, maître du dessin SM
“Garden of Domina” offre une plongée dans l’univers d'une icône de l'“oshiri”, dont l’œuvre a aujourd’hui atteint le monde entier.