“Kokoro”, l’harmonie du coeur et de l’esprit
Pouvant signifier tour à tour « le coeur », « l'esprit » ou « l'essence » ce terme japonais revêt une dimension philosophique propre au pays.
© Japan House
Shinzou, ha-to, kokoro… En langue japonaise, ces trois mots désignent le cœur, que cela soit l’organe physique ou le sentiment d’amour. Néanmoins, le dernier terme comporte également la notion d’esprit.
Son idéogramme se retrouve dans la construction de mots japonais comme « psychologie » ou « anxiété ». « Kokoro a trois significations de base : le cœur et ses fonctions ; l’esprit et ses fonctions ; et le centre, ou essence », selon Shohaku Okumura, un prêtre du courant zen Soto.
Une expression intraduisible
Pour les Japonais, dans la définition de kokoro, le cœur et l’esprit se révèlent être intrinsèquement liés. Historiquement, il est un dérivé des termes kogori, kogoru, koru qui signifient un endroit où quelque chose ne bouge pas ou bien le fait de stagner en lui-même. Ce « quelque chose » incarne donc l’âme, les sentiments, la pensée.
Dans les langues occidentales, sa traduction se limite à un mot, « l’esprit ». « Kokoro est bien compris en japonais, mais difficile à expliquer en anglais », expliquait à Quartz Sakiko Yoshikawa, la directrice du Centre de Recherche Kokoro à l’Université de Kyoto.
En fonction de son utilisation, kokoro peut avoir plusieurs interprétations. Par exemple, « ton kokoro est faible » concernerait plutôt la force mentale alors que l’expression « mets ton kokoro dans quelque chose » représenterait plutôt les sentiments.
LES PLUS POPULAIRES
-
Ishiuchi Miyako, un regard singulier sur les femmes
Lauréate du prix Women in Motion 2024, la photographe réalise d’intimes portraits de femmes à partir d’objets laissés derrière elles.
-
La scène créative japonaise contemporaine rassemblée à Paris
Du 1er au 4 février 2024 aux Magasins Généraux, art digital, installations, photos et objets design s’exposent lors du festival Tokyosaï.
-
“L’échelle de l’esprit”, sentiments numéraux
L’illustrateur Bunpei Yorifuji élabore dans cet ouvrage de nouvelles unités de mesure pour parvenir à chiffrer mais aussi ressentir le monde.
-
Recette d'umeboshi par Karen Solomon
A la différence des prunes d'Occident, l'ume ne se consomme pas crue et est saumurée par les Japonais qui raffolent de ce condiment acidulé.
-
“Mononoke”, inventaire d’étranges créatures
Shigeru Mizuki livre dans cet ouvrage une déclinaison artistique de ces être surnaturels qui peuplent les légendes japonaises.