La musique Noise arc-en-ciel d’OOIOO
Avec l'album “nijimusi” (2020), les quatre artistes dessinent un merveilleux tourbillon de rythmes dans le monde de la musique expérimentale.
“nijimusi”, OOIOO (2020). Dessin de OOIDO SYOUJOU conçu par QOTAROO.
La résonance du fracas d’une cymbale signale le départ d’un tumulte de sonorités. L’album nijimusi (2020) du groupe de noise-rock japonais prend la forme d’un rituel kaléidoscopique, qui, au fil de ses mouvements, voit se détacher et se renforcer un son éclatant et puissant — la signature des productions réalisées par OOIOO depuis la fin des années 1990.
Les changements de rythmes propres à la musique de nijimusi ne sont guidés que par la volonté de ses musiciennes ; et leur imprévisibilité : les sons des guitares et la cadence accélèrent subitement, pour finalement immédiatement ralentir, dans une ambiance méditative, tandis que les voix punk féminines oscillent entre hurlements et chuchotements.
Noise-Organisme
Le quatuor féminin a été fondé par YoshimiO (également appelée Yoshimi P-we), célèbre pour avoir été la batteuse du groupe de noise-rock originaire d’Osaka, Boredoms. Influencé par les tendances psychédéliques qui oscillent entre art-pop, heavy noise et la musique tribale, OOIOO a rapidement su créer son propre langage musical. La dissonance des sons associés est mystérieuse, évoquant d’impénétrables cycles naturels ou de la magie ancienne. Des polyrythmies dansantes et des chants de sorcière surgissent au milieu de l’instrumentation ; le public est guidé vers l’inconnu par ces sonorités qui, in fine, semblent bienveillantes.
Depuis ses débuts remarqués en ouverture d’un concert de Sonic Youth en 1997, OOIOO a bâti une impressionnante discographie — 9 albums d’un psychédelisme éclatant, dépassant au fil du temps le punk hardcore pour investir le gamelan indonésien, la méditation minimaliste ou le free jazz. Après une pause de six ans, la sortie de cet album avec le label américain Thrill Jockey a marqué un retour aussi détonnant qu’envoûtant.
nijimusi (2020), un album d’OOIOO diffusé par Thrill Jockey et disponible sur la page officielle Bandcamp du groupe.
OOIOO avec Z.B. Armstrong Folk Art’s. Photographie de Scott NHAT KIM. Oeuvre de OOIDO SYOUJOU & QOTAROO.
OOIOO. Photographie de TAKASHI HOMMA.
OOIOO, “Gamel”. (2014)
OOIOO, “Armonico Hewa”. (2009)
OOIOO, “Taiga” (2006).
OOIOO, “Kila Kila Kila”. (2003)
OOIOO, “Gold&Green”. 2000.
OOIOO, “Feather Float”. (1999)
OOIOO, “∞8∞(エイト)” (1997).
OOIOO, “∞8∞(エイト)” (1997).
OOIOO. Photographie de Ryo Mitamura.
LES PLUS POPULAIRES
-
Guide de survie en société d'un anti-conformiste, épisode 1 : Les choses que je fais en secret pour éviter qu’on ne lise dans mes pensées
Dans cette série, l'auteur Satoshi Ogawa partage les stratégies originales qu’il met en place pour faire face aux tracas du quotidien.
-
Chiharu Shiota, fils rouges de l'âme
L’année dernière, plus de 660 000 personnes ont visité la rétrospective Chiharu Shiota: The Soul Trembles au musée d’art Mori.
-
Kodo Nishimura ou comment le bouddhisme accompagne la communauté LGBTQ+
D’enseignements sacrés millénaires, ce jeune moine a su tirer des notions d’inclusivité et d’expression aussi modernes que nécessaires.
-
Mokuren, des couteaux japonais pour tous
Imaginés par Elise Fouin et le coutelier Yutaka Yazaki, ces ustensiles s’adaptent au marché européen sans sacrifier à la technicité nippone.
-
Umami Paris, des ingrédients japonais haut de gamme
Cette épicerie spécialisée dans les produits artisanaux de qualité se fournit directement auprès de petits producteurs japonais.