“Les dames de Kimoto”, femmes en héritage
L’auteure Sawako Ariyoshi questionne dans son roman la transmission féminine au cours de trois générations successives.
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Considérée comme la Simone de Beauvoir japonaise, l’écrivaine s’intéresse dans Les dames de Kimoto aux liens filiaux qui unissent les femmes à leurs mères, et à leurs propres filles. Elle dévoile comment, au fil des années, certaines traditions se reproduisent, avant de voler en éclats, par choix délibéré ou à cause d’un changement de société.
Dans ce court roman publié au Japon en 1959, le lecteur suit trois générations de femmes japonaises entre la fin du XIXème siècle et la fin de la Seconde Guerre mondiale. Elles sont toutes membres de la famille Kimoto, originaire de la vallée de Wakayama au sud de la région du Kansai. Hana, sa fille Fumio et sa petite fille Hanako sont les protagonistes de cette histoire qui éclaire à la fois les enjeux familiaux, mais aussi les changements qui secouent la société nippone, et leur incidence sur la condition féminine.
Entre tradition et émancipation
Sawako Ariyoshi nous fait pénétrer à l’intérieur du foyer nippon, terrain de luttes de pouvoir, entre respect des traditions séculaires et volonté de s’émanciper. Ces trois femmes ont défait leurs carcans, chacune à leur manière. Par leurs choix, inconscients, volontaires ou contraints. Ce que l’on pourrait prendre pour une petite histoire dans la grande en dit pourtant beaucoup sur ce qui se joue au coeur de cet archipel traversé par les guerres et contraint à s’ouvrir au monde.
Les dames de Kimoto (1959), par Sawako Ariyoshi, publié en 2018 aux éditions Folio, Gallimard.
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