“Yakuza, la mafia japonaise”, pénétrer les arcanes du crime organisé
Cet ouvrage, mené par deux journalistes d’investigation, ausculte la pègre nippone de ses origines à sa diversification actuelle.

© Editions Picquier
Le monde des yakuza fascine, tant rares sont ceux qui ont pu les côtoyer de près sans faire partie de leur clan. Si les photographes Anton Kusters et Chloé Jafé ont pu figer leur quotidien sur papier glacé, la mafia japonaise se dérobe souvent aux regards étrangers, préférant laisser planer sur elle et ses activités un voile enrobé de mystère.
Alec Dubro et David Kaplan, deux journalistes américains, ont choisi d’investiguer ce milieu, sans jugement ni magnétisme. Leur ouvrage, Yakuza, la mafia japonaise est un livre complet, excessivement documenté et sourcé sur la genèse de ce mouvement et sur son déploiement.
Un livre initialement interdit au Japon
Tout commence pendant le shogunat Tokugawa (1603-1867). Tandis que le régime renforce son pouvoir policier, les marginaux s’organisent autour des colporteurs (tekiya) et des joueurs professionnels (bakuto). Ainsi naissent les bases de la mafia japonaise, qui prendra du galon à la fin de la Seconde guerre mondiale et lors de l’occupation américaine de l’archipel. Elle investit les secteurs de la drogue et de la prostitution, tout en s’enrichissant également par l’intermédiaire du trafic de terrains immobiliers dans des villes détruites par les bombardements et les incendies.
Les auteurs décortiquent ensuite les connexions entre les habitants et les membres du réseau, leurs accointances avec le pouvoir en place, et leurs mainmise sur de plus en plus de domaines tels que la politique, la finance, l’art, les jeux, la drogue ou encore l’immobilier.
Sorti pour la première fois en 1987, Yakuza, la mafia japonaise a été interdit au Japon pendant cinq ans. Une version augmentée et mise à jour a été publiée en 2002.
Yakuza, la mafia japonaise (1987), un livre de David Kaplan et Alec Dubro édité par les éditions Picquier.
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