Jotaro Saito, ou la réinvention perpétuelle du kimono
Le designer, qui a grandi à Kyoto, n'entend pas laisser l'habit traditionnel aux musées et insuffle à ses pièces un soupçon de modernité.

© Jotaro Saito
Jotaro Saito est né à Kyoto, dans la ville des geishas, et il en a gardé une fascination pour l’élégance des tenues nippones. Ayant grandi entouré de créateurs, il a appris de son grand-père la technique de la teinture et de son père l’art du design. Riche de ce savoir familial et déjà porté par une vision, l’homme ouvre son propre atelier en 1996 et devient, à 27 ans, l’un des plus jeunes créateurs de kimono du Japon (la plupart d’entre eux ne s’installent qu’à partir de 40 ou 50 ans).
Libérer le kimono du poids du passé
Les tenues de Saito sont à la fois classiques et contemporaines. L’homme s’accorde le plaisir de licences poétiques qui illuminent ses motifs. Sa fleur de cerisier sera peut-être bleue et son impression sera possiblement marquée d’une légère torsion…. Jotaro Saito cherche surtout à libérer le kimono du poids du passé. Pour autant, il n’oublie pas que l’adoption du style occidental ne représente qu’une infime fraction de l’histoire du Japon avec ses vêtements traditionnels.
Le créateur, qui a ouvert une boutique dans l’antre du luxe qu’est le complexe commercial Ginza Six, s’interrogeait dans un entretien au Japan Times en 2016 : « La popularité de la culture traditionnelle nous positionne à la croisée des chemins : nous conduit-elle directement au musée ou bien va-t-elle initier un renouveau ? » Engagé, Jotaro Saito semble avoir opté pour la deuxième solution.
Plus d’informations sur les dernières collections de Jotaro Saito sur le site internet du designer et sur son compte Instagram.

© Jotaro Saito

© Jotaro Saito
LES PLUS POPULAIRES
-
La France met le design d’intérieur à l’honneur à l’Exposition universelle d’Osaka 2025
Pour la première fois depuis cinquante ans, du mobilier a été spécifiquement dessiné pour habiller le pavillon français.
-
Recette des “onigiri” au thon du “Voyage de Chihiro”
Simple et saine, cette boule de riz contraste avec la nourriture riche engloutie par les parents de Chihiro dans le film de Hayao Miyazaki.
-
Shunga, un art érotique admiré puis prohibé
Éminemment inventives, se distinguant par une sexualité libérée, ces estampes de la période Edo saisissent des moments d'intimité sur le vif.
-
Takamasa Yoshizaka, pilier de l’architecture moderne japonaise
Disciple de Le Corbusier, il a théorisé « l'unité discontinue », la façon dont les lois naturelles influencent l'environnement de vie humain.
-
Recette de miso ramen aux fruits de mer par Brian MacDuckston
Ce mets, originaire de Sapporo sur l’île de Hokkaido, est un parfait plat d’hiver avec son bouillon épais et sa garniture riche en protéines.